Thème « Pays nordiques »
1943. Pour Annemarie Johansen, la vie à Copenhague est un mélange compliqué de vie familiale, d'école, de rationnement alimentaire et d'occupation allemande. Le courage semble une vertu lointaine. Au moment où les Nazis commencent à organiser les déportations des Juifs du Danemark, les Johansen recueillent la meilleure amie d'Annemarie, Ellen Rosen, désormais présentée comme faisant partie de la famille. Ellen et Annemarie doivent réfléchir très vite lorsque les soldats perquisitionnent et demandent en pleine nuit pourquoi Ellen n'est pas blonde comme ses soeurs. À travers les yeux d'Annemarie nous voyons comment la résistance danoise réussit à faire traverser le bras de mer les séparant de la Suède à la quasi-totalité de la communauté juive, qui compte alors près de sept mille personnes.
Comme si les Islandais n'avaient pas assez à faire avec leurs pierres qui s'ouvrent, leurs nains et leurs sorciers, les Vikings leur ont apporté les trolls mangeurs d'hommes et les elfes maléfiques. Il fallait donc être vraiment très téméraire pour s'aventurer, au siècle dernier, chez les paysans et les pêcheurs de la grande île afin d'en récolter tous les contes. C'est pourtant ce qu'a fait Jon Ándrason, et il a survécu. Voici donc Vilfridur, plus belle que Vala, une Blanche-Neige islandaise à rendre jalouse celle des frères Grimm. Líneik et son frère Laufey ; unis à la vie et à la mort, ils arriveront à échapper à leur terrible marâtre. Voici encore Litill Tritill ; ce fils de simples paysans a su se concilier une bande d'oiseaux sauvages et il en obtiendra tout ce qu'on peut désirer. Une petite fille parvient à récupérer Bukolla, sa vache merveilleuse, puis à se débarrasser de l'abominable femme troll qui l'avait dérobée. Le recueil se termine sur l'histoire d'une belle-mère pas comme les autres : elle adore sa belle-fille et n'a de cesse que de la protéger contre son royal père !
D'étranges rumeurs couraient dans les campagnes danoises au XIXe siècle. On racontait que chaque ferme pouvait être choisie comme domicile par un lutin. Et malheur aux hommes s'il se révélait de nature malfaisante ! Grâce aux contes, on apprenait à s'habituer à ces jolis petits êtres aux bonnets rouges et pointus aussi puissants que rancuniers. À cette époque, nul ne doutait de leur existence et bien des Danois étaient prêts à apporter leur témoignage pour aider tout un chacun à les reconnaître et à s'en méfier. Dans ce pays où le brouillard efface si souvent les contours des marais et des bois, la frontière entre la réalité et le fantastique, entre la vie quotidienne et le conte est presque effacée. Et c'est cela que Nils Ahl nous fait découvrir en traçant un itinéraire poétique, inquiétant et non dénué d'humour à travers l'immense collecte d'Ewald Tang Christensen. Et, comme il a décidé de conserver l'étonnant classement par genre de son illustre prédécesseur et que, comme lui, il a été sensible aux témoignages des hommes qui ne doutaient pas de l'existence de créatures stupéfiantes, son recueil de contes s'est transformé en petit bestiaire fantastique. Sous le crayon de Mette Ivers, une autre Danoise, toutes ces créatures émouvantes ou inquiétantes prennent vie.
Knud Rasmussen est né en 1879 à Ilulissat au Groenland.
Son père était un missionnaire danois et sa mère une Inuit. Très vite, il se passionna pour la vie et la culture des Inuits et il mena de nombreuses expéditions au Groenland. C’est dans ses récits de voyage que Nils Ahl a choisi ces contes. Il les a traduit du danois pour nous faire découvrir un ourson irrésistible, des monstres terrifiants et des enfants vraiment très courageux.
Pour nous montrer aussi comment les hommes et les animaux du Pôle deviennent parfois si proches qu’ils finissent par s’aimer pour de bon.