Thème « Littérature, livre, écrivain »
Comme dans les légendes, Leonora Chandamour attendait un ange gardien au visage tendre et au regard bienveillant pour lui porter secours. À son réveil, elle découvre le corps sale et les yeux farouches d'un angelot, les bras ballants. Pendant des semaines, elle l'a prié, l'a supplié, « Viens vite, mon Ariel, je t'en prie », de gagner la terre. De venir l'aider à écrire son ultime roman sur l'existence tourmentée d'un chérubin. Et il est là , comme par miracle, devant elle. Un miracle de série B tout de même, incapable de réaliser plus d'un souhait par jour. Une sorte d'ange stagiaire aux habitudes étranges. Cet Ariel s'exprime très bizarrement et porte des shorts effilochés. Il passe ses journées à regarder les matchs de foot à la télé. Surtout, il ne cesse de vouloir s'échapper. Il veut quitter l'appartement de Leonora, partir loin, au milieu des animaux et «de trucs comme ça ». Gagner le Brésil. Et Leonora est prête à tout pour cette histoire.
Pendant l’été, le pensionnat ferme. Pénélope, Sanouk et Ludmila partent en vacances chacune de son côté.
Sanouk est en route pour la Sibérie. Elle va enfin faire la connaissance de son père, Andreï Voronov, le poète nénètse. Il a des ennuis depuis qu’il s’est opposé à Sibergaz, la compagnie qui veut exploiter les ressources naturelles des terres de son peuple.
Ludmila s’est rendue à Moscou, où elle a retrouvé son père, un géologue solidaire du combat des Nénètses.
Quant à Pénélope, elle s’ennuie au bord de la mer Noire dans la somptueuse villa de sa tante. Tout change avec l’arrivée à la villa de la sous-directrice du pensionnat. Olga Pétrovna et la tante de Pénélope mettent au point une machination pour faire accuser Andreï Voronov de sabotage et nuire ainsi à la cause nénètse.
Lorsque Pénélope découvre qu’un complot se trame, elle prévient Ludmila. Elles décident de rejoindre Sanouk en Sibérie. Ensemble, elles vont unir leurs forces pour tenter d’arrêter les terribles événements qui se préparent.
Par son titre, À nous la vie de château, le deuxième volume des aventures de Francœur semble promettre une ascension sociale fulgurante. La fratrie Dupin, jetée sur le pavé parisien en 1834, a bien grandi. Dans les méandres de la IIe République et du Second Empire, chacun•e emprunte le chemin qui lui semble le plus juste pour mener la vie d'artiste. Un besson gravit les marches vers le succès pas à pas, optant pour les compromis et la protection des puissants au rythme des changements de régime. L'autre place son idéal politique et esthétique tellement haut qu'il risque de ne jamais l'effleurer. Anna aimerait tant leur donner raison à tous deux. Mais elle a fort à faire entre sa propre carrière de romancière et les débuts chaotiques de sa petite sœur sur les planches.
Ils sont quatre, les Dupin : Anna, Isidore, Marceau, Olympia. Une romancière, un peintre, un poète, une actrice. Nés dans un coin reculé du Berry puis jetés sur le pavé parisien, comment ont-ils échappé à la misère, à la maladie et aux balles des fusils ? Pour arracher une seule réussite, combien d'amitiés trahies, de manuscrits refusés, de tableaux vendus pour une bouchée de pain, de poèmes cent fois raturés ? Combien d'hommes puissants sur leur chemin, prêts à séduire ou détruire ? « À nous la vie d'artiste ! » est le cri du cœur des jeunes Dupin, et c'est aussi le cri de ralliement de toute la génération romantique, celle qui connut la bohème et les barricades, qui voulut la gloire et la liberté, et que vous allez aimer à travers les lettres de Francœur.
Envoûtés par la manière dont leur professeur de français leur a parlé de la littérature, trois adolescents décident de la prendre au mot et de « dépasser leurs limites ». Ils entreprennent, chacun à sa manière, un voyage initiatique.
Jeff et son frère Norbert ont trouvé un fugitif dans la cave de leur immeuble. Est-ce un migrant ? Un criminel en cavale ? Un malade mental ? Impossible à dire. L’homme est étrange, il a la peau trop blanche, les yeux sans pupilles, et il ne s’exprime qu’en faisant claquer sa langue. Il semble traqué, mais il refuse de s’éloigner de la tour où habitent les deux frères. Comment vont-ils le cacher alors que l’immeuble, voué à la démolition, sera détruit dans quelques semaines ?
Avec ses grands yeux clairs et ses longs cheveux blonds, Irina incarne à la perfection Irina, petite princesse créée de toutes pièces par son écrivain de père. Mais à force, cette Irina de roman est devenue encombrante…
Depuis que ses parents sont morts et qu’il vit seul avec son frère aîné, Bernard a cessé de fréquenter l’école. La nuit, il danse comme une rock star. Le jour, il cultive son côté mystérieux, d’où les lunettes de soleil qu’il ne quitte pas.
Alors, quand Irina emménage dans l’immeuble en face de chez Bernard, il se produit comme une étincelle. Drôle de fille, s’est dit Bernard en apercevant pour la première fois cette blonde.
Ce garçon est fou ou épileptique, a pensé Irina, avant de chercher à capter l’attention de son voisin. C’est à ce moment-là qu’il s’est passé quelque chose d’étrange…
Tout à commencé à cause de l’exposition Louise Bourgeois: Moi, Eugénie Grandet… C’est Anne-Louise qui a eu l’idée d’y emmener sa petite soeur, Alice.
Anne-Louise est excessive, passionnée : un danger public de l’émotion incontrôlable. Sa soeur est sa digue, son rempart. Alice a essayé de lire Eugénie Grandet, le roman de Balzac, mais l’histoire de cette jeune fille sacrifiée, qui se fane sous les yeux du lecteur, la perturbe. En contemplant les oeuvres de Louise Bourgeois, elle est saisie d’un vertige. Elle suffoque. Elle a peur du temps qui passe, peur de rater sa vie. Un sentiment qu’Anne-Louise ne connaîtra jamais. Alors, pour la première fois, Alice repousse Anne-Louise. Elle préfère prendre du recul pour réfléchir, elle ne veut plus être dans l’ombre de sa soeur. Une chose est sûre : elle n’aura pas le destin d’Eugénie Grandet.
Depuis la mort de son grand-père, Vincent a des insomnies. Il est terrifié par un cauchemar qui vient le hanter chaque nuit, à deux heures du matin. Un cauchemar étrangement réel. Il a beau inventer des rituels pour se protéger. Il a beau essayer de se faire tout petit, transparent, il a beau fermer soigneusement les volets et les rideaux de sa chambre, il y a toujours ce coup de griffe contre la vitre, à deux heures du matin. Vincent n'ose pas en parler. Il craint que le cauchemar n'en profite pour franchir définitivement la barrière de la réalité. Mais il ne pourra pas l'en empêcher. Car l'étrange créature qui cogne à sa vitre est décidée à entrer. Elle ne peut pas faire autrement : elle est venue lui demander son aide. Elle s'appelle Fang, c'est une gargouille. Cette nuit-là , au cours d'un voyage extraordinaire, Vincent découvre la Citadelle, gardée par un clan de vénérables messieurs, dont fait partie son grand-père. Il y a là Edgar Allan Poe, Howard Phillips Lovecraft, François Villon, Sir Arthur Conan Doyle... Son grand-père lui révèle qu'il possède le Don, celui de raconter des histoires et de les faire vivre. Lui-même l'avait mais il l'a trahi. Il n'a pas eu le courage d'écrire ce que lui dictait son imagination, ni de chercher un éditeur, cela lui paraissait une perte de temps. Ce don, c'est à Vincent maintenant de s'y soumettre et de le servir, car seules de nouvelles histoires écrites avec patience, fougue et sincérité peuvent sauver la Citadelle qui, peu à peu, sombre dans le Marais de l'Ennui. De nouvelles histoires et de nouveaux lecteurs, qui ne se satisferont pas de plagiats fades et de séries télévisées anémiques. Seuls les vrais lecteurs peuvent sauver la littérature fantastique, réveiller le halètement du chien des Baskerville et les froissements de soie de la cape de Dracula. Vincent décide d'accepter la mission que lui confie son grand-père. Il ne sait pas qu'elle sera difficile, et même dangereuse.
Rien ne va plus au 27, avenue des Métairies. Estelle est aussi aimable qu’un bouledogue en proie à une rage de dents. La mère rentre chez elle par la fenêtre pour éviter de parler à sa fille. Et le père crie : « Alerte ! » dès que ladite fille pousse la porte de sa chambre…Will a toutes les raisons de croire que la crise d’adolescence est contagieuse ! Cela signifierait alors que la guerre ne fait que commencer…
Léo, le grand frère de P'tit Marcel, le héros de Tout contre Léo, est mort et enterré. Mort du sida depuis trois ans. Enterré sous une pierre décorée d'une colombe ridicule. Et, depuis, Marcel a l'impression que sa famille fait semblant de vivre.
Pourtant : « Tu vas les remuer, balancer de la vie plein la baraque. Tu vas les forcer à se bouger. Tu les laisseras pas s'abattre, hein ? » avait ordonné Léo en annonçant sa fin prochaine à P'tit Marcel.
Marcel se sent investi d'une mission, d'un destin. Il écrit des poèmes et des phrases définitives, comme « Ma vie de fils touche à sa fin.» Mais ce qu'il faut faire, concrètement, pour que le monde cesse d'être nul, il n'en a pas idée.
Et contre toute attente, c'est sa mère, qui la première, va obéir au voeu de Léo, à sa façon. À sa façon dévastatrice, enthousiasmante et capable de réveiller les passions de tous les siens.
Il y a longtemps, un garçon a vu une fille par la fenêtre et, depuis ce jour, il a figé son souvenir dans sa mémoire. Devenu grand, il vit avec sa mère, il écrit, et sa vie monotone lui fait oublier cet instant miraculeux. Mais les souvenirs sont tenaces; tôt ou tard, ils sont convoqués, réclament leur dû.
Par quel hasard une minuscule feuille séchée a-t-elle pu se glisser entre les pages d’un livre ? Dans la chambre de leur pensionnat russe, Sanouk, Pénélope et Ludmilla savourent leur découverte. Est-ce encore un tour de leur nouveau professeur de littérature pour les intriguer et leur donner envie de lire ce drôle de bouquin ? Est-ce que cette feuille est là pour les alerter des dangers qui guettent ce peuple nénètse, ces nomades de Sibérie dont parle le livre ? Très vite, Sanouk et ses amies veulent en savoir plus.
Elles consultent Internet et découvrent que le livre dit vrai : une compagnie pétrolière menace bien les terres des Nénèts. Elles n’iront pas plus loin, le livre « subversif » est confisqué par la direction et le nouveau professeur menacé.
Mais parfois, il suffit d’une minuscule feuille séchée pour semer la révolte dans un pensionnat de jeunes filles russes…
La mort l’a frappé le 3 décembre 1894. Robert Louis Stevenson avait quarante-quatre ans. Il avait abattu une bonne journée de travail et aidait sa femme à préparer une mayonnaise. Il laissait derrière lui une production littéraire immense dont L’Île au trésor et le fameux Docteur Jekyll et Mister Hyde.
Si la mort l’a frappé subitement, elle le guettait depuis sa naissance à Edimbourg, le 13 novembre 1850. Elle aurait même dû se manifester avant qu’il souffle sa cinquième bougie et l’emporter dans une de ses fulgurantes quintes de toux. La mort aura préféré attendre quarante-quatre années. Elle voulait mieux connaître sa victime. Mais, surtout, elle doit bien l’admettre, pour entendre les merveilleux récits que Stevenson, déjà tout petit, inventait.
Alors qui mieux que la mort pouvait raconter la vie de Robert Louis Balfour Stevenson.
Dans une petite ville du Mississippi, près du fleuve, Eden Villette cherche à écrire de la poésie. Et tout l’intéresse, car tout peut faire poésie. Une poule aux coudes pointus, par exemple, pourrait être un bon début de poème. Mais Eden est prise dans tant d’hésitations, tant de questions. Osera-t-elle se jeter à l’eau ?
C’est l’été 1967, les États-Unis bruissent des débats autour du mouvement des droits civiques, entre réformistes et partisans d’une action radicale.
Cet été-là , Jane-Esther Sanchis arrive en ville, auréolée de sa gloire littéraire, pour y passer quelques semaines et donner une conférence. Elle retrouve ses amies de jeunesse : Kate, la tante d’Eden, et Edna Gardner.
Auprès d’elles, Eden espère des conseils. Comment écrire, comment aimer, et comment se diriger dans la vie ? Au bord du fleuve, les réponses n’appartiennent peut-être pas à ceux qui semblent les détenir.
Shaïne Cassim, amoureuse de tous les genres littéraires, éprouve une passion particulière pour la poésie. Et elle avoue une fascination pour les poules. Une particularité qu’elle partage avec la poétesse Flannery O’Connor. Dans Une saison avec Jane-Esther, Shaïne Cassim réunit brillamment ces deux objets d’enchantement.