Thème « Littérature du Moyen Âge »
Au Moyen Åge la farce est une petite comédie qui met en scène un épisode comique de la vie privée de la bourgeoisie, des clercs et des paysans. La farce de Pathelin, pleine de verve et de couleur, est le chef-d'oeuvre du théâtre comique avant Molière. L'auteur possède un art très habile et un métier très sûr mais l'oeuvre nous est parvenue anonyme. Pour faciliter la lecture et la compréhension, le texte initial, composé en vers de 8 syllabes rimant par couple, a été transposé en français moderne. On pourra lire à plusieurs voix ou encore mieux jouer cette éternelle comédie du trompeur trompé : le drapier trompe l'avocat sur le prix du drap, Pathelin trompe le drapier en feignant une grave maladie pour ne pas lui payer le drap. Le berger trompe le drapier et l'avocat et c'est lui le plus ignorant qui a raison de l'astuce du marchand et de l'habileté professionnelle de l'avocat.
Après les farces et les fabliaux du Moyen Âge adaptés pour le théâtre, voici Renart le fripon, Renart le filou, le maraud. Mais ce n'est pas toujours lui qui a le dernier mot ; à trompeur, trompeur et demi ! Si le loup Ysengrin est sa perpétuelle victime, si les poules, fort mal protégées par le coq Chantecler, tombent l'une après l'autre sous la dent de Renart, il n'en est pas de même pour tous les courtisans du roi Noble le Lion qui, pour les besoins de la fiction, prennent forme et figure animale. Tibert le Chat est bien aussi madré que son compère roux ; la mésange ne s'en laisse pas conter ; et souvent Renart est battu, traqué par les chiens ou pris au piège. Il n'est pas si facile de rapporter chaque jour aux siens de quoi apaiser une faim endémique au Moyen Âge.
Dans cette adaptation du Roman de Renart, qui apparaît soit comme une longue pièce de théâtre, soit comme une suite de scènes qui peuvent être jouées séparément, le personnage de Renart est présenté dans son ambiguïté perpétuelle : cruel et madré, naïf et trompé, banni de la cour ou adulé par le roi... Toutes ces facettes qui, huit siècles après son invention, font encore de Renart un personnage vivant et... actuel.
Les chevaliers ont fasciné et continuent de fasciner bien des enfants et des adolescents. Ivanhoé, Robin des Bois, Chevalier Ardent, Thierry la Fronde... Ces chevaliers imaginaires ont pour point commun d'avoir été créés bien longtemps après le Moyen Age! Quelques noms réels comme le roi Arthur, Richard Coeur de Lion, Guillaume le Conquérant, Gaston Phabus nous sont familiers grâce surtout à des films ou à des bandes dessinées, mais dans des versions modernes et fantaisistes. Au Moyen Age aussi, dans leurs châteaux, les seigneurs et leur cour aimaient entendre trouvères et jongleurs raconter de hauts faits d'armes. Un héros, plus que les autres, avait les faveurs du public: Guillaume d'Orange, dit Guillaume Fièrebrace (les gros bras) ou Guillaume au court nez. Fidèle au roi et à sa foi chrétienne, Guillaume garde son franc-parler aussi bien envers son souverain qu'envers le pape. S'il n'hésite pas à combattre de véritables monstres, Guillaume délaisse parfois ses armes " nobles " pour achever un adversaire d'un coup de poing plus " démocratique ". Un chevalier impitoyable qui, un jour, tombe amoureux d'une princesse sarrasine, quelle aventure!
Perceval ou le Conte du Graal met en scène un jeune homme élevé par sa mère à l’écart du monde. Ayant perdu son mari et deux de ses fils, elle voudrait que son dernier enfant échappe à la chevalerie.
Un jour, au coeur de la Forêt Déserte, le jeune homme croise des êtres merveilleusement beaux qu’il prend pour des anges : ce sont des chevaliers en armure. Au désespoir de sa mère, il décide alors de se rendre à la cour du roi Arthur pour se faire armer chevalier.
Tout au long de ce roman d’éducation, Perceval, enfant rustre, naïf, ignorant jusqu’à son nom, accumulant les maladresses et manquant à tous les usages, se révèle néanmoins peu à peu un excellent chevalier. Au fil des épreuves, son extraordinaire vaillance surpasse celle de Gauvain, l’autre héros du livre. Et c’est parvenu au château du Roi Pêcheur qu’il voit passer devant lui le mystérieux cortège du Graal…
Ce dernier roman (inachevé) de Chrétien de Troyes, composé vers 1180 à la demande de son protecteur, Philippe d’Alsace, comte de Flandre, est la première oeuvre qui mentionne ce vase extraordinaire. Il a donné lieu à bien des continuations qui ont abouti au grand roman de La Quête du Graal, l’un des plus célèbres mythes de la littérature.