Thème « conditions de vie »
À l’école, personne n’aime Nejma. Elle est nulle, méchante, moche et mal habillée. En plus, elle crache par terre. Mais on ne lui dit jamais rien, parce que tout le monde sait qu’il ne faut pas pousser à bout une personne qui n’a rien à perdre.
Aussi, le jour où Jonathan Suyckerbuck, grand amateur de catch, est retrouvé inconscient derrière la porte de la cantine, c’est Nejma qu’on accuse. Elle a beau se défendre, personne ne la croit. Elle fait une coupable idéale.
Mais Nejma n’est pas aussi seule qu’elle veut bien le croire. Au tour de son voisin et ami Rajanikanth, alias Raja, alias Freddy, de faire quelque chose pour Nejma, elle qui l’a toujours protégé.
Sans oublier Isidore, le vigile du supermarché dans lequel Nejma se réfugie après les cours. Isidore estime Nejma. Il la voit différemment. Il a même prononcé ces mots magiques : « Tu n’es pas grosse. Tu es puissante. »
Ça fait des mois que les Boucans réclament un capitaine. Ou une, bien sûr. Solée a posé sa candidature, et à son avis, elle a toutes ses chances. D’ailleurs, si le coach, monsieur K, veut la voir aujourd’hui, toute seule, c’est sûrement pour lui annoncer sa nomination. Mais alors… pourquoi chausse-t-il ces lunettes qui lui font des yeux énormes ? Et pourquoi fait-il la grimace ? Son chien Zizou est encore malade, ou quoi ? Une chose est sûre : Mr K n’a pas sa tête des bons jours… Soudain, Solée a du mal à respirer.
Pepicek et Aninku doivent aller à la ville chercher du lait pour leur maman malade. Mais les deux enfants n'ont pas un sou ; ils n'ont que leur seau vide. Comment faire pour gagner de l'argent quand on est un petit enfant ? Sur la grand-place, un horrible bonhomme chante une affreuse chanson en s'accompagnant à l'orgue de Barbarie. C'est Brundibar. Tous les adultes autour de lui applaudissent et lancent des pièces. Chantons, nous aussi, se disent Aninku et Pepicek, nous serons bientôt assez riches pour acheter du lait. Mais Brundibar n'est pas d'accord. Et Brundibar est un tyran. Il ne suffit pas d'être deux pour s'attaquer à un mal si grand. L'affreux bonhomme les gronde, puis les chasse. Pepicek et Aninku se réfugient dans une ruelle sombre. Ils n'ont plus d'espoir. Quand soudain, un oiseau qui parle et un chat, tout aussi bavard, leur expliquent qu'ils doivent demander de l'aide. Tous les écoliers répondent à l'appel et, ensemble, chantent une berceuse pour les passants. La chanson est si douce que tout le monde donne de l'argent. Tout le monde sauf Brundibar, évidemment ! À BAS BRUNDIBAR !
Cet album marquant est adapté d'un opéra écrit dans le ghetto de Terezin.
Paul et son ami Édouard rapportaient un trésor : des cristaux de quartz trouvés dans une faille, au pied de la Dent du Requin, au-delà de la mer de Glace.
Mais une glissade en pleine tempête, et le sac s’est perdu… Les deux jeunes montagnards rentrent blessés et bredouilles. Joséphine, la soeur de Paul, rêve de partir à son tour explorer les fours.
« Toi ? ! Les filles seront cristalliers quand les vaches auront des ailes ! » se moque Paul. Qu’à cela ne tienne ! Joséphine a trois amies aussi courageuses qu’elle. Les voilà qui s’encordent et partent à l’assaut : à la fois de la montagne et des préjugés masculins…
Dans un merveilleux pays, très bien ordonné, où chacun a une place précise, se trouve la Jardinerie, une haute et mystérieuse tour dont l’entrée est protégée par un labyrinthe. Chaque année un grand concours est organisé et le vainqueur aura l’honneur de donner son nom à une fleur. Il lui suffira de trouver l’entrée de la Jardinerie et donc de traverser le labyrinthe. Depuis toujours ce sont les fleuristes de la Roseraie qui gagnent. Cette année, Jade a toutes ses chances. Mais voilà qu’Adonis, un simple bûcheron, prétend lui aussi vouloir passer le concours. Impossible pour un bûcheron ! lui répondent Jade et le Maitre-fleuriste. C’est ce qu’on verra, leur répond Adonis.
Dès l’automne 1789, à cinq ans, Margot a été plongée dans la Révolution en marche : elle a accompagné, à pied, sa mère et les autres blanchisseuses réclamer du pain à Versailles et ramener la famille royale à Paris. Quatre ans plus tard, voilà Margot qui se retrouve une nouvelle fois au coeur de l’action : en rencontrant par hasard Charlotte Corday, une belle révolutionnaire, en la voyant acheter un couteau, en la suivant dans le dédale des rues en compagnie de son ami Julien, et en voulant l’aider, elle assiste presque en direct à l’assassinat de Marat et prend conscience de la violence et des excès de la Révolution…
En 1879, dans un hôtel parisien, les filles de Mark Twain montrent un dessin extrait d’un magazine à leur célèbre papa et le supplient d’inventer une histoire. C’est ainsi qu’est né Johnny, jeune garçon démuni entraîné malgré lui dans une quête pour retrouver un prince disparu. Les notes de cette histoire inachevée sont confiées à Philip Stead. Il la termine et, ce faisant, redonne vie à Mark Twain en imaginant des échanges (parfois hilarants) avec le célèbre auteur. Quant aux magnifiques illustrations d’Erin Stead, elles accompagnent cette belle fable sociale avec subtilité et élégance.
Gabbin a tout vu ! Juché sur le toit, il a suivi le déroulement de la scène à travers une lucarne : le couple se chamailler, l’homme tirer un revolver de son pardessus, viser, et PAN ! PAN !, deux éclairs blancs toucher la femme qui est tombée en arrière, aussi raide qu’un bout de bois mort. Un meurtre !
En direct ! Lorsque l’assassin a levé les yeux vers Gabbin, éclairé par un rayon de lune, le garçon a compris que sa vie ne tenait plus qu’à un fil. Si ce sale individu l’attrapait, il allait y passer : trois balles dans la caboche et c’en serait terminé. Il fallait fuir, se cacher. Même si sa vie ne valait pas grand-chose, Gabbin, le monte-en-l’air, le ousititi des toits, allait défendre chèrement sa peau…
Chaque fois qu’il s’agit de poules et d’oeufs, on a tendance à se poser toujours la même question : qui était là en premier ? Dans cette histoire, la question est : à qui appartient vraiment Cabiri, la poule, et à qui revient le bel oeuf tout chaud qu’elle vient de pondre en chantant ? La réponse ne va pas de soi.
Saïd a aimé le travail bien fait, la langue française et ses richesses, les dictionnaires, la beauté sous toutes ses formes. Il a aimé être un bon élève. Mais c'était avant. Il y a longtemps. Il y a un an. Avant le collège Camille-Claudel, la foule hurlante de ses mille deux cents élèves, le racket, la fatigue, le mépris et la haine de ceux qui veulent tuer tout ce qui est beau. Au collège, Saïd a changé. Ce n'est pas qu'il ne veut plus réussir et s'en sortir. Il le veut toujours, de toutes ses forces. C'est juste que, des forces, il en a de moins en moins. Tout seul, il sait qu'il n'y arrivera pas. Alors il s'accroche à ce qu'il peut : une sortie à Paris au musée d'Orsay, un tableau qui représente des fleurs blanches sur un fond noir, son ami Antoine qui baigne dans la culture, le caractère d'un prof qui ressemble à l'acteur de Mission impossible... Sauver Saïd de l'échec et du désespoir, est-ce vraiment mission impossible ?
La naissance de l’univers rime avec Oscar le Téméraire. Il deviendra maître du monde, demain ou dans dix ans, mais un jour, forcément ! Oscar a beau s’inventer un avenir glorieux, en attendant, il doit bien admettre que son existence se réduit à peu de chose. À l’école, il n’a pas d’ami et se fait régulièrement casser la figure ; il vit seul avec sa mère qui peine à joindre les deux bouts ; et dans quatre jours, ils déménagent pour aller vivre dans un mobile home au milieu de nulle part. Pour affronter ces coups du sort, Oscar, le futur centre de l’univers, se découvre une vaillance insoupçonnée ainsi qu’une nouvelle alliée, la jolie Bashia, qui va employer toute son énergie à le ramener sur terre, auprès d’elle…
Je suis un ours. Je sais, ça n’existe pas, un ours qui vit dans la rue, au milieu des hommes.
J’ai mis du temps à l’admettre, moi aussi. J’ai d’abord pensé que j’étais comme tout le monde : j’allais rentrer chez moi le soir pour le dîner et m’endormir paisiblement dans un lit bien douillet. Mais on m’a vite fait comprendre que cette vie-là n’était pas pour nous, les ours. C‘est pourquoi je dors ici, sur ces cartons, dans la rue.
Dans la vie, il y a au moins un homme, une femme, une table, une chaise, un arbre et souvent deux enfants et parfois deux grands-parents, sauf s’il y en a un des deux qui est mort. Il y a aussi et toujours le temps qui passe et quatre saisons. C’est bien aussi quand il y a des cerceaux et une guitare, mais c’est pas sûr. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a des gestes et des mots, et c’est déjà toute une histoire.
L’homme se lève. Il prend sa chaise et va s’asseoir à l’écart.
LA FEMME : Arrête de penser à la guitare !
L’HOMME : C’est juste deux ou trois accords, comme ça.
LA FEMME : On n’est pas à l’Olympia, ici.
L’HOMME : Les hommes, y a toujours un moment où faut qu’ils envisagent la guitare.
LA FEMME : Tu ferais mieux de nous mettre un toit au-dessus de tout ça.
L’HOMME : Qu’est-ce que ça peut bien faire, que je pense à la guitare ?
LA FEMME : Parce qu’un jour, ce sera plus fort que toi, la guitare. Tu serais capable de tout, pour la guitare.
L’HOMME : Mais c’est pas contre toi, la guitare.
Silence.
Consultez le dossier « Pièce (dé)montée » sur le site Canopé


C’est peu avant Noël, dans un parc blanc comme sucre. Et vaste ! Et attaqué par un vent qui vous gèle d’un seul souffle. Assis serrés sur un banc en bois, les pauvres petits de la bande à Grimme attendent leur chef en frissonnant, tenaillés par la faim. Ils ont tous des poches ouvertes aux courants d’air, dans lesquelles leurs mains bleuies et rougies par le froid peinent à dégivrer. La bande n’a en tête que le prochain repas et le moyen de se l’offrir, le plus souvent à la dérobée. Enfin Grimme apparaît, plié en deux par sa course. De ses poches en lambeaux il sort une clé, un morceau de ficelle, un mouchoir… une bien maigre récolte. Mais de sa veste élimée il tire aussi un soldat de plomb d’environ dix centimètres de haut avec le fusil à l’épaule et un bouquet de plumes au képi. Ce que la petite bande ne sait pas encore, c’est que ce fantassin va bouleverser leur vie.
Dans mon quartier, depuis pas longtemps, il y a une vieille dame avec des vêtements bizarres, les cheveux sales, qui pousse un caddie : une clocharde. Elle fait peur et je me demande comment elle vit, comment elle s’appelle... La maîtresse et mes parents voient bien que quelque chose ne va pas. Mais je n’ose pas leur dire que je l’ai vue s’écrouler et que je crois qu’elle est morte.
Février 1965. Lili a quitté la Tunisie. Elle vit à Paris avec sa mère et ses deux frères, rue de la Goutte d'or. Admise en sixième au lycée Jules Ferry, elle essaie de comprendre la France. Pourquoi les filles françaises comme Irène et Laetitia ont-elles des journaux intimes ? Est-ce vrai que les Français mangent des grenouilles et des escargots ? Et des crapauds ? Pourquoi à la chorale faut-il chanter « Ils vont les petits canards » ? Est-ce qu'Irène qui porte des chaussettes à pompons l'invitera à sa fête ?
Lili invente des histoires extraordinaires pour se rapprocher d'Irène et de Laetitia. Ca lui coûtera cher. Heureusement, il y a Luisa.