Thème « biographie »
En 1434, les livres sont manuscrits et ne circulent pas. Les gens vivent dans la crainte de Dieu. 80 % d’entre eux sont analphabètes. En 1434, Johann Gutenberg a la trentaine. Il vit à Mayence et cela fait maintenant dix ans qu’il fabrique et poinçonne des pièces de monnaie. Il gagne peu d’argent, s’ennuie beaucoup et se lance dans la fabrique de reliques sacrées, un petit bout de métal frappé comme une pièce de monnaie qu’il vend une fortune aux milliers de pèlerins qui croient alors dur comme fer en ses vertus salvatrices. « Et si seulement il existait un moyen de produire des textes rapidement, en grande quantité, plutôt que des amulettes ? » Pour cela, il doit fabriquer des lettres à la place des amulettes, des milliers de lettres en plomb. Puis inventer une façon de les assembler pour former des lignes, des pages, et enfin des livres. Gutenberg était en train de concevoir l’imprimerie à caractères mobiles. Il lui faudra encore plusieurs années pour mettre en oeuvre son idée. Mais, pas à pas, obstinément, toujours à court d’argent, pressé par les créanciers, il parviendra à ouvrir la porte aux délices du savoir.
Le bon roi Henri, célèbre pour son panache, sa moustache et sa poule au pot, était d'abord un fin stratège et un homme politique remarquable. Petit prince élevé à la dure, il se nourrissait de pain, de fromage et d'ail, aimant par dessus tout traîner dans les fourrés avec les enfants des métayers. Futur roi de Navarre, rien ne le destinait à la couronne de France, si ce n'est un coup de pouce du destin et l'extinction de la lignée mâle des Valois, ses cousins. Une fois devenu roi de France, il lui fallait encore devenir roi de tous les Français et choisir le catholicisme pour être accepté. Il n'en était pas à sa première conversion. Enfin, Henri IV avait si fort le goût de la paix qu'il parvint à se hisser au dessus des partis et des guerres pour offrir à tous la liberté de choisir entre le culte et la messe. Loin de la légende dorée du bon roi Henri, ce livre vous fera découvrir l'homme d'État qui mit fin aux guerres de Religion en France.
Marin d'exception, il a ouvert aux Français la route du grand fleuve Saint-Laurent. Le Canada lui doit son nom. À quatorze ans, Jacques Cartier rêve d'océan. De ses lumières mouvantes, des gémissements de son vent et de la magie de ses histoires. La vie du port de Saint-Malo et les récits des récentes expéditions lui soufflent d'obéir à son destin. Il prend la mer comme marin, bravant le froid, la faim et la fatigue. Jacques Cartier devient un des meilleurs navigateurs de la région. La mer n'a plus de secrets pour lui, et lorsque François Ier le rencontre sur l'île de Cézembre, il voit en lui un futur grand explorateur. Une chance aussi de participer à la grande course au trésor des terres nouvelles et des pierres précieuses. Quinze années plus tard, son rêve se réalise. En septembre 1534, deux navires quittent Saint-Malo avec à leur tête un capitaine empli de joie et de ferveur. Trois séries d'expéditions lui promettent la découverte de richesses naturelles et humaines insoupçonnées. C'est en fait l'Inconnu qui s'offre à lui. Jacques Cartier s'avance toujours plus loin, malgré les étendues glacées, les maladies mortelles, les relations complexes avec les Indiens. Toujours plus près du continent canadien, de l'absolu de sa passion et de ses désillusions.
Originaire de Partanna, en Sicile, Rita Atria a grandi dans une famille mafieuse. Elle a onze ans lorsque, en 1985, son père Vito est abattu par un tueur d’une famille rivale, un meurtre que son frère Nicolo, lui aussi mafieux, jure de venger. Face à cette escalade de violence, la jeune fille décide à l’âge de 17 ans de révéler ce qu’elle sait au juge Paolo Borsellino, qui dirige le parquet antimafia de Palerme. À présent menacée de mort, la jeune fille doit quitter l’île et s’installer à Rome où elle vit sous un faux nom. Elle y découvre la liberté, trouve en Borsellino un nouveau père et rencontre même l’amour. Mais ce fragile équilibre est rompu lorsque le juge est assassiné par le clan corléonais de Toto Riina, un drame dont Rita ne se remettra pas. L’histoire de Rita n’est pas seulement un roman sur la mafia, c’est surtout un formidable plaidoyer pour la justice et la liberté.
« Françoise Dolto a été psychanalyste d’enfants et d’adolescents. Elle a écouté des silences, soulagé des souffrances, débloqué des situations, vu revivre des zombies.
En 2008, on a célébré les 100 ans de sa naissance et les 20 ans de sa mort. Et moi, j’ai écrit en hommage ému ce livre que je mûrissais depuis dix ans.
Il y a trois significations à son titre.
Ma Dolto, parce ce n’est pas la seule, ce n’est pas la vraie, c’est juste la mienne.
Ma Dolto, parce que ça sonne comme Ma Dalton, la maman, la rebelle. Oui, pour moi, Françoise Dolto est plus proche des justiciers du FarWest, Calamity Jane, Jesse James, Lucky Luke, que de la plupart de ses collègues.
Ma Dolto, enfin, parce que depuis quinze ans que je rencontre, croise, côtoie et aime, à l’occasion, des enfants et des adolescents, je me rends compte que, sans être psychanalyste, juste écrivain, de plus en plus, avec eux, je « fais ma Dolto ». Je les considère, je leur parle sincèrement, je les écoute, j’encourage leurs désirs et leurs rêves les plus fous, j’ai envie de les aider à grandir. Et réciproquement. »
Sophie Chérer
Sophie Chérer est née dans une famille où régnaient les secrets et les non-dits.
Elle a découvert Françoise Dolto à 15 ans, en écoutant Lorsque l’enfant paraît, son émission sur France Inter, et la psychanalyse un peu plus tard, à 18 ans, en terminale, grâce à un prof de philo passionné. Elle est devenue mère à 28 ans, auteur pour la jeunesse à 31, psychanalysée à 45… Comme quoi, il y a des progressions dramatiques plutôt cohérentes.
On a raconté qu'elle était une magicienne qui répandait autour d'elle son oeuvre de haine, une mère dénaturée qui avait tué ses propres enfants par jalousie de leur père infidèle. Depuis la tragédie d'Euripide, la figure mythique de Médée est victime de calomnie et de médisance. Et si la réalité était tout autre ? Si Médée, la jeune fille du roi de Colchide fascinée par les Grecs, leurs coutumes, leur éloquence, leurs vertus démocratiques, avait été tout simplement une femme assoiffée de justice et attachée à la parole donnée ? Si l'épouse passionnée du beau Jason, le chef des Argonautes, et la mère de deux petits garçons avait été à Corinthe l'étrangère à abattre, le jouet d'un complot, un vrai bouc-émissaire ? Et si le nom de Médée, qui signifie « celle qui apporte aide et guérison » était enfin lavé dans ce roman de tous les affronts qu'il subit depuis la plus haute Antiquité ?
Au siècle dernier, l'histoire véridique de Lalu Nathoy, une jeune fille chinoise qui fut vendue par son père pour deux sacs de grains, condamnée à la prostitution, puis embarquée sur un bateau à destination des Etats-Unis, et finit un jour par recouvrer la liberté.
Charity est une fille. Une petite fille.
Elle est comme tous les enfants : débordante de curiosité, assoiffée de contacts humains, de paroles et d’échanges, impatiente de créer et de participer à la vie du monde.
Mais voilà, une petite fille de la bonne société anglaise des années 1880, ça doit se taire et ne pas trop se montrer, sauf à l’église, à la rigueur. Les adultes qui l’entourent ne font pas attention à elle, ses petites soeurs sont mortes. Alors Charity se réfugie au troisième étage de sa maison en compagnie de Tabitha, sa bonne. Pour ne pas devenir folle d’ennui, ou folle tout court, elle élève des souris dans la nursery, dresse un lapin, étudie des champignons au microscope, apprend Shakespeare par coeur et dessine inlassablement des corbeaux par temps de neige, avec l’espoir qu’un jour quelque chose va lui arriver…
Adapté en BD aux éditions Rue de Sèvres par Anne Montel et Loïc Clément
À quoi ça tient l’existence ? À une bulle d’air. Une note de musique. Aux amis et aux compagnons d’infortune. À l’imagination. Au combat de chaque jour. Ce combat, Nola le mène depuis qu’à la suite d’une opération à l’hôpital ses jambes ne répondent plus correctement. Mais elle n’est pas seule : dans sa tête, il y a un clown, un avion avec un pilote, et un Soldat. Ensemble, à l’assaut de la vie !
La mort l’a frappé le 3 décembre 1894. Robert Louis Stevenson avait quarante-quatre ans. Il avait abattu une bonne journée de travail et aidait sa femme à préparer une mayonnaise. Il laissait derrière lui une production littéraire immense dont L’Île au trésor et le fameux Docteur Jekyll et Mister Hyde.
Si la mort l’a frappé subitement, elle le guettait depuis sa naissance à Edimbourg, le 13 novembre 1850. Elle aurait même dû se manifester avant qu’il souffle sa cinquième bougie et l’emporter dans une de ses fulgurantes quintes de toux. La mort aura préféré attendre quarante-quatre années. Elle voulait mieux connaître sa victime. Mais, surtout, elle doit bien l’admettre, pour entendre les merveilleux récits que Stevenson, déjà tout petit, inventait.
Alors qui mieux que la mort pouvait raconter la vie de Robert Louis Balfour Stevenson.
« Vous êtes fier de vous ? Vous avez tué des millions de gens avec votre bombe atomique, et maintenant les Russes en ont une aussi, et je parie qu'ils vont bientôt faire sauter toute la planète... » La personne qui vient de se mettre ainsi en colère est une étudiante de l'université de Princeton.
La personne qu'elle vient d'agresser est le professeur Einstein. Il a soixante et onze ans. Il est l'un des hommes les plus célèbres du monde. Et comme tous les hommes les plus célèbres, il l'est pour de mauvaises raisons. Parce qu'il a inventé la très complexe et lumineuse théorie de la relativité, on se contente de dire d'un air entendu : « Tout est relatif, comme dit Einstein ! » Parce que sa formule E = mc2 est à l'origine des recherches nucléaires, on le juge responsable de la destruction d'Hiroshima et de Nagasaki. Parce que la terreur nazie lui a fait abandonner son pacifisme forcené, on lui reproche d'avoir trahi l'humanité.
Einstein ne se fâche pas. Il répond d'abord simplement à l'étudiante : « Ce n'est pas ma bombe, mademoiselle. » Et puis, de retour chez lui, il lui écrit une très longue lettre dans laquelle il ne cherche pas à se donner le beau rôle, mais à expliquer ses choix et à raconter sa vie, de la manière la plus honnête et exacte possible. La vie fantasque d'un génie. La vie difficile d'un savant juif apatride. La vie merveilleuse d'un éternel enfant en extase devant la beauté sublime de l'univers.
Il est rare qu'un roman donne envie de se plonger dans des problèmes de physique, de faire des tas de croquis et d'expériences, de regarder tout autour de soi, avec passion, pour essayer de comprendre comment marche le monde. C'est le cas de ce roman-ci. Il y a beaucoup de choses que vous ne verrez plus de la même façon après l'avoir lu. Si vous êtes dans une chambre, vous observerez la lumière de votre lampe comme un personnage de roman. Si vous êtes dehors, vous lancerez votre regard vers l'horizon en rêvant à l'expansion de l'univers. Peut-être même que, si vous portez des chaussettes, vous les ôterez et que si vous avez des cheveux, vous les ébourifferez...
Vincent Van Gogh peint comme un fou depuis son arrivée à Auvers-sur-Oise, quand il rencontre deux jeunes gens de bonne famille, les frères Secrétan. L’aîné, Gaston, est un artiste en herbe, timide, incertain de sa vocation. Au premier regard, il considère Vincent comme un génie. Le cadet, René, est obsédé par Buffalo Bill. À la pêche comme à la chasse, accompagné de sa bande, il tire sur tout ce qui bouge. La correspondance de Vincent ne les mentionne ni l’un ni l’autre. Pourquoi ? On sait qu’il leur a offert des tableaux, dont nul n’a retrouvé trace. Pourquoi ? Gaston et René vont fréquenter Vincent quasi quotidiennement pendant près de six semaines. Et si cette rencontre ne va rien changer à la vie du peintre, elle va peut-être tout changer à sa mort.
Piliers et palmiers mêlés, elle surgit du désert de Syrie, imprévisible et frémissante, bleue et verte dans l’écrin d’un océan de sable. Palmyre ! Les légendes pullulent sur son compte. Elle aurait été fondée par le roi Salomon. La Bible l’appelle « celle qui garde », et les caravaniers la surnomment « la fiancée du désert ». N’a-t-elle pas symbolisé le carrefour des civilisations, sur la route des épices, entre Orient et Occident ? Hélas, sa période glorieuse est révolue. Simple colonie, elle végète désormais sous le joug de l’Empire romain.
Parmi ses habitants, Palmyre compte une jeune fille qui lui ressemble. Impatiente, belle, sensuelle, éprise de liberté, fière, révoltée. Bridée. Elle aussi a des origines légendaires. La reine Cléopâtre serait son ancêtre. Elle aussi a plusieurs noms, arabe, grec, juif, Bat-Zabbai, Al-Zaba, Zénobie, « femme à la longue chevelure », « vie de Zeus ». Elle aussi rêve de gloire. Elle aussi se trouve à un carrefour.
Demain, le jour de ses 13 ans, elle aura le droit de monter une chamelle de course. Et si cette cavalcade était le premier pas vers une immense libération, pour elle, pour les femmes, pour sa ville, pour son peuple ?
C’est par un matin d’hiver, il y a deux ans, après des heures de route à travers le désert de Syrie, que Marie Goudot a découvert les ruines de Palmyre et sa palmeraie surgie des sables. La magie des lieux et la légende de la jeune reine qui voulait secouer le joug de l’Occident pour bâtir son propre empire l’ont convaincue de faire une entorse, somme toute très cohérente, à sa passion pour la Grèce antique et ses splendides héroïnes, Hélène, Médée…