Thème « bébé »
Ses parents ont suspendu Homère à la corde à linge pour qu'il prenne l'air, soit à l'abri des petites bêtes et ne risque pas de se perdre. Mais voilà qu'un coup de vent l'emporte, loin, loin par-dessus les branches... jusqu'à l'école des oiseaux ! Homère doit ôter sa tétine pour arriver à dire Tchip-tchip ! et Piou-piou ! Bravo, Homère, la maîtresse est fière de toi ! Et maintenant, le programme continue : après un bon goûter de chenilles et de vers de terre, nous allons apprendre à voler...
Rabounia, qui vit entre les pages 56 et 63 du Grand Recueil des histoires pour le soir, est réveillée par ces cris insupportables. Elle a beau savoir qu’il est formellement interdit de sortir de son histoire, trop, c’est trop ! Alors, elle chausse ses baskets et se dirige vers une tout autre histoire que la sienne et qu’elle n’est pas certaine de bien comprendre.
C’est une vieille sorcière, laide et méchante, qui n’aime rien ni personne, et ne sort guère de chez elle que pour aller ramasser des champignons empoisonnés. Un jour, au détour d’un sentier, elle découvre un panier. Dans ce panier, il y a un bébé. Effrayé par le nez crochu de la sorcière, le bébé se met à hurler. Effrayée par les cris du bébé, la sorcière s’enfuit jusque chez elle. Mais quel drôle de pouvoir possèdent donc les pleurs de ce bébé, pour qu’une sorcière qui n’aime rien ni personne décide soudain de retourner sur ses pas ?
« Moi, je ressemble à mon grand-papa. Je suis toute petite comme lui. Je n'ai qu'un cheveu sur la tête, comme lui. Je fais souvent la sieste, comme lui. Et quand on me regarde, je ne parle pas, je souris, comme lui. »
Un soir, une vieille femme frappe à la porte de Monsieur et Madame Shung. Elle a perdu son chemin, et la nuit est glaciale. Monsieur et Madame Shung lui offrent l'hospitalité et l'unique bol de soupe qui chauffe sur le feu. Avant de repartir, elle leur promet que pour les remercier de leur bonté, le ciel leur enverra un cadeau.
Le lendemain matin, sur le seuil de leur porte, il y a un panier. Le visage de Madame Shung s'éclaire. Seraient-ce des oeufs ? Ou mieux, une poule ? Non, c'est une toute petite fille. « Il faut lui rendre son cadeau », dit en pleurant Madame Shung. « Comment pourrions-nous nous charger d'un enfant alors que nous avons à peine de quoi nous nourrir ! » Mais le bébé a froid et faim. Monsieur et Madame Shung s'en occupent de leur mieux, en espérant que la vieille femme reviendra vite le chercher. Madame Shung lui tisse des chaussons en poil de chèvre, son mari lui fabrique un berceau. Ils prennent si bien soin de la petite fille qu'elle survit à l'hiver. Ils font en sorte qu'elle ne manque de rien. Chaque matin leur apporte une gaieté et une énergie nouvelles.
Mais un jour, on frappe à la porte. C'est la vieille femme. Vient-elle reprendre son cadeau ?
Pourquoi avons-nous tous un petit creux entre la base du nez et les lèvres ? Un récit talmudique célèbre nous l’explique : à la naissance de chaque enfant, un ange arrive pour lui interdire de révéler tout ce qu’il a appris dans les limbes. Il pose son doigt sur la bouche du bébé puis le retire en laissant cette empreinte, et c’est alors que le nouveau-né peut crier.
Anaïs Vaugelade a choisi de réécrire une version malicieuse et laïque de cette légende. Voici révélés quelques secrets de la vie antérieure du bébé !
Alors qu’il avait un an tout juste, le petit garçon d’Anaïs Vaugelade s’est trouvé nez à nez avec un téléphone, modèle1960. Quand, avec le plus grand naturel, il a porté le combiné à son oreille, Anaïs est restée perplexe: « D’où sait-il que cette chose est un téléphone, alors qu’au cours de la seule année de sa vie il n’a vu que des modèles rectangulaires et à boutons ? » Puis, c’est en lisant un livre de morphogenèse, qui compare le tout premier instant du foetus à un big bang, qu’Anaïs a trouvé le point de départ de son histoire.
Attention : cet album contient aussi un hommage appuyé aux sages-femmes, qui portent bien leur nom (surtout celles de la maternité des Lilas).