Thème « transgression des interdits »
Le gouverneur tyrannique d'un pays lointain se réveille d'une humeur exécrable. À l'évidence, il n'a pas assez dormi. Pire encore, il a des insomnies. Son serviteur et bourreau est sommé de lui donner une explication. Répondre à un tyran est toujours chose délicate. Mieux vaut trouver le remède que la cause. Le bourreau lui suggère pour se soulager d'arracher un oeil. Peu importe lequel. Pourvu que justice soit rendue. Mais ce n'est pas si simple de trouver une bonne raison pour arracher un oeil et il faut bien pourtant que quelqu'un paie. Qui ?
Petite est toute nouvelle, mais elle est très douée. Quand elle effleure de ses doigts translucides le bouton d’un pull, elle capte l’histoire de ce bouton : un pique-nique sur une colline, une nuit d’hiver au coin du feu, et même la fois où on lui a renversé dessus un peu de thé…
Bientôt, Petite sera capable de combiner ces fragments d’histoires avec d’autres souvenirs collectés à partir d’une photo, d’une assiette ou d’un tapis afin d’en faire des rêves très doux pour les humains. Chaque nuit, elle s’entraîne à devenir passeuse de rêves dans la maison où vivent une vieille femme et son chien.
Mais la formation s’accélère brutalement lorsque la vieille femme se voit confier par les services sociaux un jeune garçon. Il s’appelle John et il est très en colère. Une colère si profonde que les Saboteurs, maîtres des cauchemars, risquent de le repérer. Petite sera-t-elle suffisamment forte pour leur résister ?
De quoi nos rêves sont-ils faits ? Lois Lowry y répond de bien jolie manière dans ce roman entre fantastique et poésie.
L’auteur du Passeur s’intéresse une nouvelle fois à toutes ces bribes du passé, celui d’hier et celui du temps jadis, qui composent nos vies et hantent nos rêves. Comme la vieille femme de son roman, Lois Lowry s’est installée avec son chien dans une grande maison à Cambridge, dans le Massachusetts.
Quand le professeur d’arts plastiques a demandé aux élèves de constituer un dossier sur l’œuvre d’un peintre contemporain, Ariane a été la première à donner un nom. Julia Legohen, artiste majeure, fille spirituelle de Berthe Morisot et de Nicolas de Staël, réputée secrète et inaccessible.
Ariane la connaît pour avoir vu un petit tableau d’elle dans la chambre de sa mère. Elle aime son art. Sa vie l’intrigue. Il se trouve que Julia Legohen est sa grand-mère. Ariane ne l’a jamais vue. Pourquoi ? Quand elle pose des questions à sa mère, celle-ci se mure dans le silence. Pour dissimuler quelle blessure ? Les deux femmes ne se parlent plus depuis plus de seize ans. Pour masquer quel non-dit ?
Le professeur n’en revient pas quand Ariane lui annonce que l’artiste accepte de la recevoir pendant les vacances, chez elle, dans son île bretonne peuplée d’oiseaux et battue par le vent et les flots…
C'est en découvrant, dans la Bretagne où elle passe ses vacances et rêve de s'installer un jour, l'œuvre de la peintre Judith Farro que Marie-Sophie Vermot a trouvé comment elle allait raconter l'histoire qu'elle avait sur le coeur depuis très longtemps. Une histoire sombre, violente et douloureuse de secret de famille, qui se trouve éclairée, comme en contrepoint, par les toiles pleines de lumière, de chaleur et de vigueur de la grand-mère de l'héroïne.
Suzie vit avec sa mère et son père : un homme violent. Pour échapper à ces tempêtes quotidiennes, elle va se réfugier soit chez son grand-père, soit au pied d’un arbre : un saule-pleureur. Au premier qui ne voit rien de sa souffrance bien qu’il l’aime, elle ne dit rien. Au second, auquel elle prête une voix, elle parle. L’arbre l’écoute, la gronde, la console, la fait rire, l’encourage à danser. Mais rien ne change. Jusqu’au jour où éclate une tempête, une vraie.



