Thème « télévision »
Ce soir-là , il y avait un match de foot à la télévision, et, comme d'habitude, nous étions assis, Papa, mon frère et moi, dans le canapé pour le regarder. Mais ce n'était pas un soir comme d'habitude car il s'est produit sous nos yeux trois événements extraordinaires. Tout d'abord, l'équipe de Papa s'est mise à bien jouer. Ensuite, l'arbitre a reçu un ballon en pleine figure et ne s'en est pas relevé. Et c'est alors... que Papa a plongé dans le poste pour le remplacer. Mais, hélas, les choses se sont gâtées très vite, car à part son pyjama-short noir, Papa n'avait guère de choses en commun avec un arbitre véritable, et lorsqu'il a injustement sifflé un penalty contre son équipe chérie, nous avons compris, mon petit frère et moi, qu'il nous fallait intervenir de toute urgence...
Depuis le 26 décembre 1999, jour de la tempête du siècle, il n'y a plus de télé chez Mathilde. L'ouragan a arraché l'antenne du toit de sa maison et ses parents ont décidé qu'ils vivaient bien mieux sans cet objet envahissant. Hélas ! Or voilà qu'un matin Mathilde trouve une télévision sur le trottoir. C'est celle du voisin et elle marche encore très bien. « Je l'ai jetée parce que la télévision m'a fait du mal », lui dit le monsieur. Mathilde est tentée de récupérer le poste en cachette. En même temps, elle ne peut s'empêcher de repenser à cette phrase mystérieuse. Pour en avoir le coeur net, il faut d'abord retourner voir ce voisin pas comme les autres...
Leur vieux papy voudrait bien faire la sieste tranquille sur le canapé, mais voilà ses trois petits-enfants qui déboulent en hurlant ! Un combat sans merci s'engage alors entre les trois contestataires qui veulent regarder un dessin animé et le Grand-Père qui propose une belle histoire à l'ancienne. Qui va gagner, sachant que les trois infatigables ont réponse à tout, mais que le vieux grigou a plus d'un tour dans son sac et possède un argument imparable ?
« Un jour, Papa est rentré avec une télé dans les bras : il avait gagné le gros lot de la tombola de son travail. Joie ! Il l’a branchée et toute la famille s’est installée pour la regarder pendant le dîner. C’est alors que le cauchemar a commencé. Nous nous apprêtions à absorber, à dévorer, tout ce que la télé nous montrerait… mais c’est le contraire qui arriva. En premier, c’est la gomme de ma soeur qui s’est retrouvée à l’intérieur. Puis la télé a avalé le magasin du réparateur. Et elle ne s’est plus arrêtée… »
À part moi, personne ne fait attention à Marilyn. C’est presque comme si elle était invisible.
À l’école, personne ne vient lui parler. Lionel Hénon et sa bande ne lui proposent jamais de jouer avec eux. La bande d’Augustin non plus. Que ce soit en calcul ou en poésie, monsieur Varol oublie systématiquement de l’interroger. Parfois, même ses parents oublient de venir la chercher à la sortie.
Tu existes pour moi, ai-je dit à Marilyn, mais elle m’a répondu que cela ne suffisait pas.
Elle a beaucoup réfléchi et n’a trouvé qu’une seule issue. Je vais devenir célèbre, m’a-t-elle dit en sortant de sa poche un carnet à autographes et un stylo. Quand elle m’a expliqué son plan, j’ai pensé que cela ne marcherait jamais. Et pourtant…
Il n'y a pas bien longtemps, au Japon, dans une petite maison à flanc de colline, vivaient un vieil homme et sa femme. Bien qu'ils n'eussent jamais eu d'enfants, ils s'appelaient l'un l'autre « Jiichan » et « Baachan ». Jiichan signifie grand-père et Baachan veut dire grand-mère.
Un jour, Baachan dit: « Jiichan, cela fait trois jours que tu n'as pas dit un mot. » « Hum, je pensais combien mes tournées me manquaient », répondit Jiichan. Baachan le dévisagea: « Depuis quand as-tu arrêté ? » demanda-t-elle. « Hum, depuis de longues années... mais mes jambes sont encore solides. Et j'ai pris grand soin de ma bicyclette... »
Jiichan était l'un des « bonshommes kamishibaï » qui racontaient des histoires aux enfants japonais, au coin des rues, autrefois, quand il n'y avait pas encore la télévision et que les enfants étaient fascinés par les magnifiques illustrations des kamishibaï, ces livres-spectacle - littéralement « théâtre de papier » en japonais. Son métier lui manque tant que, ce matin, il a décidé de reprendre le chemin de la ville. L'écoutera-t-on raconter ses histoires ? Quelqu'un se souviendra-t-il de lui ?





