Thème « statut de la femme »
Une grande agitation règne à Jaipur, dans les jardins du mahârâja Sheyhavan. Son fils, le prince Vivek, a choisi pour épouse Shakti, la fille du jardinier ! Un conte de fée commence alors pour la jeune fille, dans les ors et le faste du Palais des Vents. Mais la princesse Shakti se sent vite prisonnière de cette nouvelle vie faite d’obligations et d’interdits. Lorsqu’elle décide de s’enfuir, le redoutable mahârâja envoie des mercenaires à sa poursuite… Et c’est par la seule force du récit que l’inventive Shakti tentera de s’en sortir. Nuit après nuit, il lui faudra forger des histoires nouvelles pour se libérer.
Alyan est un petit garçon. Pourtant il préférerait être une princesse ou une fée, avoir des cheveux longs et des vêtements roses. Sa mère s’inquiète, son père ne voit rien. À l’école, on se moque de lui, on l’insulte, on le frappe. Il essaie de s’échapper en faisant de la magie, mais ça ne marche pas toujours. Seule sa soeur Nina est consciente de son chagrin. Elle est décidée à le défendre envers et contre tous. Jusqu’où ira-t-elle pour protéger son frère ?
ALYAN : Pourquoi t’es une fille ?
NINA : Je ne sais pas.
ALYAN : Pourquoi tu sais pas ? Qui choisit alors ?
NINA : Moi. C’est moi qui ai choisi.
ALYAN : T’as eu le droit de choisir, toi ?
NINA : Je me suis concentrée, j’ai fait l’imagination et ça a marché.
ALYAN : C’est quoi la magination ?
L’orphelinat d’Abbey Road ne s’est pas toujours appelé ainsi. Son véritable nom, il vaut mieux ne pas le connaître. Il vaut mieux ne pas poser de questions, non plus, ni sur ce sujet ni sur aucun autre. Sœur Ethelred n’aime pas que les enfants posent des questions. Elle dit que Dieu apportera toutes les réponses. Ses réponses à elle, ce sont les punitions. Ce soir, comme chaque soir, les pensionnaires ont dit leur prière et sœur Ethelred a coupé l’électricité dans le dortoir. Mais Joy ne peut pas dormir. Elle pense au souterrain que son amie Margarita a découvert sous l’abbatiale. Qu’y a-t-il au bout de ces couloirs qui sentent le soufre ? Pourquoi Prudence ne parle-t-elle plus depuis qu’elle les a visités seule ? De quoi a-t-elle si peur ? D’où vient cette étrange brûlure sur son bras ? Que cache le mince sourire de Lady Bartropp, la bienfaitrice de l’orphelinat ? Et pourquoi la petite Ginger chante-t-elle sans cesse une chanson en latin sans même s’en apercevoir ? Les réponses sont peut-être là, tout près, dans un autre monde.
Audren à propos de son livre :
« Margarita Von Straten… Je me suis réveillée un matin avec ce nom qui tournait en boucle dans ma tête. Je ne savais pas d’où il venait, mais je sentais qu’il fallait que ce personnage fasse partie de ma vie. Il FALLAIT que j’écrive l’histoire de cette fille. Au départ, j’ai cru que j’allais parler de la vie d’une fille toute maigre qui paniquait devant les changements de son corps d’adolescente. Puis j’ai compris que sa maigreur n’était pas le sujet de mon livre lorsque j’ai découvert qu’elle vivait dans un orphelinat tenu par des sÅ“urs très sévères et qu’il se passait des choses plus qu’étranges dans les sous-sols et les jardins de l’abbaye… La suite s’est imposée à moi, comme d’habitude… le livre s’est écrit, malgré moi. Â»
Dans le parc de l’orphelinat d’Abbey Road, au fond du petit bois, se trouve l’entrée du pays d’Alvénir. C’est une entrée invisible, seuls ceux à qui il manque quelque chose ou quelqu’un ont le droit de la franchir. Lady Bartropp est venue y chercher sa soeur kidnappée. Et Joy espère y retrouver ses parents. Elle a le sentiment qu’ils sont toujours en vie. Il paraît que dans le monde d’Alvénir toute chose a sa raison d’être. Mais pourquoi cette expédition se révèle-t-elle si difficile et inquiétante ? Pourquoi faut-il passer des épreuves ? Et pour quelle raison Lady Bartropp a-t-elle soudain perdu la mémoire ? Et qu’est-ce qui pousse Alonn, l’étrange et beau garçon aux yeux violets, à faire tout le contraire de ce qu’il a promis à Joy ?
Il était impossible, pour elle, de se taire ! En 1962, Rachel Carson dénonce le scandale des pesticides dans un livre choc, Printemps silencieux. Le public américain découvre, effaré, que le DDT, vendu comme un produit miracle, empoisonne le sol, l'eau, les animaux, mais aussi le corps humain. Biologiste marine et écrivaine à succès, Rachel Carson est alors la première scientifique à affronter le puissant lobby des industriels de la chimie. Attaquée en tant que femme, elle le payera cher… Mais son combat contribuera à la naissance du mouvement écologiste.
Léa et Tom ont grandi. Ils viennent d’avoir quinze ans. Il est loin le temps où Léa soutenait son frère quand il se battait pour porter des shorts à l’école primaire. Maintenant, quand Tom s’élève contre les stéréotypes liés à son genre, Léa n’est plus derrière lui. Si elle veut retrouver leur complicité d’hier, elle va devoir faire des efforts pour se mettre à la place de Tom et comprendre ce que vivent les garçons de son âge. Il y a du boulot ! Entre le female gaze omniprésent, la culture du viol, le harcèlement de rue, les injonctions vestimentaires… Tom subit un sexisme encore plus fort que lorsqu’il avait dix ans !
Lucie est persuadée qu'au XXe siècle, les demoiselles de la bonne bourgeoisie parisienne auront le droit de courir toutes nues, d'aller à la messe en cheveux, de parler à table et même, qui sait ? De s'instruire et de ne pas se marier. À quoi bon vieillir, sinon ? Le problème, c'est que nous ne sommes qu'en 1885 et qu'à treize ans, la seule éducation qu'une jeune fille comme Lucie est censée recevoir consiste à savoir tenir une maison pour devenir une épouse accomplie. Hygiène, lessive, cuisine : Lucie est envoyée faire son apprentissage avec Annette, Fanny et Marceline.
Si ses parents savaient... Il se passe parfois des choses étranges, dans les communs des maisons bourgeoises. Les domestiques peuvent s'y révèler plus passionnants et subversifs que des livres. On y fait des révolutions en secret. On y organise des expéditions aux Halles au petit matin, ce Ventre de Paris peint par Monsieur Zola d'où sortiront bientôt tant d'idées neuves, socialisme, anarchisme, féminisme...
Que faire de sa vie quand on a treize ans et qu'on est une fille pauvre, pas laide, sachant lire, sans autre protection que celle d'un vieux curé, d'une tante prostituée et d'une veuve ronchon ? Nonne ? Jamais. Séraphine est trop insolente. Couturière ? Non plus. Elle a trop envie de parler et de voir du monde. Peut-être qu'un jour les femmes pourront devenir juges, gendarmes ou avocats et faire de la politique... Peut-être même qu'un jour Dieu Lui-même sera une femme. Mais, pour l'instant, nous sommes en 1885, à Paris, ou plutôt à Montmartre. Le souvenir de la Commune est encore vif chez les uns. Les autres s'occupent de l'enterrer définitivement en bâtissant, là -haut sur la butte, le Sacré-Coeur. Et Séraphine ne voit qu'une solution pour mener la vie libre et sans misère dont elle rêve : s'en remettre à sainte Rita, la patronne des causes désespérées...
Sophie Germain est une mathématicienne du 19ème siècle, une pionnière qui s’est frayée un chemin dans le monde scientifique grâce à sa détermination et son culot. À treize ans, pour échapper à la tourmente révolutionnaire, Sophie Germain se réfugie dans les maths qu’elle apprend en cachette. En 1797, elle se fait passer pour Le Blanc, un étudiant, afin d’obtenir les cours de Polytechnique. Elle utilise le même pseudo pour correspondre avec les plus grands mathématiciens de son temps et en 1816 devient la première femme récompensée par l’Académie des sciences. Une success story ? Pas vraiment. Malgré son audace et son talent, Sophie Germain, la femme cachée des maths, retombera vite dans l’oubli. Il est temps pour elle d’entrer dans la lumière…
« Je regardais vivre ma fille avec perplexité. Il me semblait que notre silence devenait trop sombre, compliqué, pénible et dangereux. Alors j'ai proposé un duel. Nous avons choisi nos armes : le papier, le crayon - un affrontement muet, mais plein de bruit. Ce que nous n'arrivions pas à nous dire à voix haute est sorti plus facilement sur la feuille en nous servant de l'humour comme garde-fou. Par une suite de petits événements, de querelles sans grande continuité, sans véritable logique ni raison se déroule le drame du couple mère-fille. Peut-être avons-nous appris par ce jeu d'écriture à vivre notre amour ? » S.M. 
« Je me suis toujours réfugiée dans le silence; cachée sous le voile du secret, je peux me replier sur moi-même pour vivre toute seule mes histoires de petite fille qui refuse de grandir, qui voit avec angoisse approcher d'année en année le cap symbolique des dix-huit ans. Mais vient le moment où le voile se déchire, où le mystère se dissipe : le moment d'ouvrir les yeux et de voir. Voir qu'il y a les Autres et que parmi eux, il y en a Une qui me regarde grandir et à qui ma quête de solitude fait mal. Et comme je ne peux utiliser cette parole orale « vivante », qui en dit trop et pas assez pour montrer l'amour que je porte à ma mère, un amour qui vit grâce aux disputes et aux rapprochements, à un duel continuel et continué, j'ai tenté de l'exprimer par l'écrit en laissant agir les mots sur le papier magique. » A.M.
Depuis sa naissance, Nour vit avec Youmna, une femme sourde qu’elle aime comme si elle était sa mère, même si Youmna lui répète qu’elle ne l’est pas. Depuis des années, elles attendent le jour où des hommes viendront pour conduire Nour à sa « vraie » mère qui est loin, dans un pays où les filles peuvent aller à l’école et apprendre un métier. Nour a peur de ce jour, elle voudrait qu’il n’arrive jamais. Mais une nuit, on frappe à la porte.
C’est ma dernière nuit dans ce lit. Le sommeil ne viendra pas. Le vertige est déjà là.
À la suite je dis la liste contre la peur et celle contre la tristesse, la liste contre l’impatience et celle contre les choses qu’on ne veut pas voir venir.
2 423 mots sagement ordonnés comme des petits soldats qui savent marcher droit. 2 423 petits soldats qui ce soir ne servent à rien.
Je me jette dans le lit de Youmna. Nous tombons dans un profond sommeil.










