Thème « statut de la femme »
Ça fait des mois que les Boucans réclament un capitaine. Ou une, bien sûr. Solée a posé sa candidature, et à son avis, elle a toutes ses chances. D’ailleurs, si le coach, monsieur K, veut la voir aujourd’hui, toute seule, c’est sûrement pour lui annoncer sa nomination. Mais alors… pourquoi chausse-t-il ces lunettes qui lui font des yeux énormes ? Et pourquoi fait-il la grimace ? Son chien Zizou est encore malade, ou quoi ? Une chose est sûre : Mr K n’a pas sa tête des bons jours… Soudain, Solée a du mal à respirer.
« Je me présente : Béatrice l’intrépide, aventures en tout genre, héroïsme, redressement de torts, secours aux victimes, défense de la veuve et de l’orphelin. J’affronte les brigands, je découpe les dragons en tranches, je délivre les princesses. Si vous avez besoin de mes services, criez ! L’œil et l’oreille toujours aux aguets, je saurai où vous trouver. » Béatrice l’Intrépide est fort sollicitée ces derniers temps. Il lui faut secourir un prince atteint d’un mal mystérieux et débarrasser la région d’une bête démoniaque. Ne la plaignez pas ! Elle adore ça…
Cela devait advenir ! À force de galoper droit devant elle, sans trêve ni repos, Béatrice l'Intrépide a fini par arriver au pays des contes. Elle qui fuit la routine et n'apprécie que la nouveauté est comblée : c'est un vrai défilé ! Elle croise une princesse cachée sous une peau de cheval, sept nains accrocs au ménage, un miroir trop bavard, un petit poucet insupportable… Cela fait beaucoup d'aventures à gérer pour une héroïne solitaire. Heureusement, Béatrice peut toujours compter sur une alliée aussi fidèle qu'indispensable… sa jument Véronique !
Si Béatrice l’Intrépide a choisi la profession d’Héroïne Solitaire, ce n’est pas pour s’encombrer de deux casse-pieds. Depuis qu’elle a croisé le joueur de fifre François les Bas Bleus et ce diable de Jean-Claude, ces boulets ne la quittent plus d’une semelle. Et sympathiques avec ça : ils ne demandent qu’à lui venir en aide ! Eh bien, soit. Pendant qu’elle ira combattre des hordes de monstres, ils n’auront qu’à s’occuper du ménage et des courses. Et tant pis s’ils font des bêtises dès qu’elle a le dos tourné...
Bonny vient de déménager. En attendant de s'installer, sa mère veut l'inscrire à un cours passionnant, pour l'occuper pendant l'été. « Je travaille le bois » commence plus tard. « Pratique parentale » est destiné aux plus grandes. Reste « Charme Académie ». La mort dans l'âme, Bonny débarque au milieu d'un flot de petites filles (top) modèles, prêtes à tout pour gagner le titre de la Reine Suprême à la fin de la journée. Elles se décolorent les coudes au jus de citron. Elles se bavent des méchancetés à la figure. Elles sont obsédées par leur ligne. Elles sont horribles. Une seule solution pour échapper à cet enfer sucré et scintillant : se faire passer pour la nouvelle assistante de Maura, l'éclairagiste, et se réfugier toute la journée à la régie. Mais justement, ce samedi-là, Maura est absente.
Paul et son ami Édouard rapportaient un trésor : des cristaux de quartz trouvés dans une faille, au pied de la Dent du Requin, au-delà de la mer de Glace.
Mais une glissade en pleine tempête, et le sac s’est perdu… Les deux jeunes montagnards rentrent blessés et bredouilles. Joséphine, la soeur de Paul, rêve de partir à son tour explorer les fours.
« Toi ? ! Les filles seront cristalliers quand les vaches auront des ailes ! » se moque Paul. Qu’à cela ne tienne ! Joséphine a trois amies aussi courageuses qu’elle. Les voilà qui s’encordent et partent à l’assaut : à la fois de la montagne et des préjugés masculins…
C’est jour de chance pour Lucille. Comme d’habitude, elle accompagnait sa grand-mère pour tâcher de vendre quelques bouquets de violettes à la foule des grands boulevards. Et aujourd’hui, parce qu’elle a eu l’idée de dessiner les fleurs sur une ardoise, elle a attiré l’attention d’un client particulier. C’est le peintre Édouard Manet qui lui passe une commande pour son amie Berthe Morisot. Lucille va livrer l’artiste et, grâce à elle, découvrir tout un univers, une autre façon de vivre. Berthe lui offre du matériel, croque son portrait, s’intéresse à la petite fille qui sera bientôt une des premières à voir exposé le tableau de Monet, Impression, soleil levant…
Ils sont deux intrus sur l'île du Drôle, deux indésirables, traités en esclaves. Snejna, dite « la belette », une vieille femme, seule rescapée d'un naufrage, il y a trente ans. Balthazar, le bâtard d'une bonne famille de l'île, mère morte, père inconnu. Ils se sont reconnus, approchés, apprivoisés. Les habitants de l'île détestent la mer. Snejna et Balthazar, eux, la regardent. Elle rêve de repartir de cette foutingaille de terre ! Il rêve d'être ailleurs, à défaut de savoir la vérité. Un lendemain de tempête, à l'aube, la surprise qu'ils attendaient est là. Il y a un bateau dans l'anse. Son pavillon ? La tête de mort aux tibias croisés sur fond noir.
La dernière fois que je suis allée dormir chez Ondine, juste après les grandes vacances, quelque chose avait changé. Pas quelque chose d’énorme, genre qui te saute à la figure mais quelque chose d’imperceptible. Ondine je l’aime plus que tout, c’est l’une de mes meilleures amies. On n’est pas toujours d’accord, on se dispute parfois mais dans le fond, c’est jamais grave. Ce jour-là, il y avait comme une gêne entre nous. Son corps « décidait des choses et elle devait faire avec » m’a-t-elle dit un peu sèchement. J’étais bien décidée à mener mon enquête sur ce corps qui change et qui s’appelle la puberté.
Depuis que je suis entrée au collège, il y a beaucoup de changements. Notre bande se voit moins souvent, bien sûr, et puis il y a des clans qui se forment. Mais surtout, par moments, je suis envahie par des émotions, des envies de pleurer incontrôlables. J'ai l'impression de ne pas être comme les autres et j'ai peur qu'on ne m'aime pas. En plus, Zéphyr est dans ma classe. C'est un vieux copain, mais maintenant, quand je le vois, j'ai des drôles de sensations, comme une vague qui monte en moi. Ça ne m'avait jamais fait ça avant...
Au fil du temps, La Barbe bleue n’a cessé d’inspirer dramaturges, illustrateurs, écrivains, musiciens, avec un succès jamais démenti. À son tour, Elsa Oriol a succombé à la troublante fascination de ce conte, mais gare ! car la magie de son talent ne se contente pas de nous séduire ; elle exerce sur le lecteur un véritable envoûtement…
Vu de dos, Ardent a bien l'air d'un garçon, à cause de sa façon de se tenir à cheval, à califourchon et non en amazone. Vu de face, un garçon aussi, avec son chapeau, ses haut-de-chausse et ses bottes de cuir taillées pour l'aventure. Vu de l'extérieur, un garçon toujours, intrépide, audacieux, prêt à braver tous les dangers de cette fin de XVIe siècle en compagnie d'Oeil jaune, son épervier, et d'Arka, sa jument arabe. Mais vu de l'intérieur, c'est différent. Ardent s'appelle Ardente, et c'est une orpheline pas comme les autres, élevée par une vieille sorcière qui lui a laissé en héritage un sixième sens particulièrement développé : l'intuition. Aussi, le jour où sa route croise par hasard un cortège funèbre, Ardente est la seule à remarquer un sourire méchant et de fausses larmes sorties d'un flacon sur le visage endeuillé d'un membre de la famille. Si seulement son intuition pouvait lui faire deviner où son enquête va la mener...
Surmenée par son métier d’infirmière, Jeanne élève aussi bien qu’elle le peut sa petite fille, Marie. Régulièrement, celle-ci va rendre visite à Louise, sa grand-mère fantasque qui habite de l’autre côté de la cité-forêt. Elle prend toujours le chemin qui contourne la cité, jamais celui qui la traverse, même s’il est plus court. Un jour, un événement inattendu va bouleverser sa vie. Et ce jour-là, Marie traversera la cité interdite.
– Qu’est-ce que tu fais par ici, petite comme t’es ?
– Je vais chez ma grand-mère.
– Et ta mère te laisse sortir à cette heure-ci ?
– Ma mère elle travaille.
– Faudrait pas que les femmes travaillent. Après elles laissent leurs petits enfants traîner dans les rues tard le soir. C’est pas prudent. On ne sait jamais ce qui peut arriver.
– Je suis assez grande.
– Elle habite où ta grand-mère ?
1900. Annie Edson Taylor est une veuve de 62 ans au bout du rouleau. Elle n’a plus un seul élève à son cours de danse et de maintien. Alors Annie réfléchit. Que désire-t-elle ? La fortune et la gloire. Quel est son meilleur souvenir d’enfance ? Les chutes du Niagara, découvertes à neuf ans, avec son père. Souvenir et désir se mêlent : Annie va braver les chutes et devenir célèbre ! Au début, tout le monde la prend pour une folle. N’empêche : le premier homme à avoir descendu seul les célèbres chutes fut une femme : elle !
Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas une allégorie ni un récit fantastique que Chris Van Allsburg nous livre avec La reine du Niagara, mais une histoire vraie. Il l’a découverte en 1974 dans un article de magazine et s’est aussitôt demandé pourquoi diable il n’en avait pas entendu parler plus tôt, puisque l’exploit datait de 1901 ! Peut-être parce que Annie était une femme, et d’âge canonique, qui plus est ?
Quoi qu’il en soit, la lacune est réparée grâce à cet album, mythique et initiatique, finalement très cohérent avec l’oeuvre de Chris !
Édouard est amoureux de Bella. Mais à part la taille de leurs crocs, ces deux-là n’ont pas grand-chose en commun. Édouard est un ogre terriblement grossier et malodorant, alors que Bella est une cyclope particulièrement coquette et raffinée. Elle l’a donc prévenu: s’il veut lui plaire, il doit apprendre les bonnes manières et se transformer en gentleman d’ici leur prochain rendez-vous. Sinon, tout ogre qu’il est, elle n’en fera qu’une bouchée. Édouard n’a aucune chance! À moins de tomber par le plus grand des hasards sur un expert en bonnes manières dans les Noires Forêts de l’Oural…
Il était une fois une princesse qui avait tout pour être heureuse. Un magnifique château, des servantes dévouées, des parents royaux, une adorable chatte à poils longs… Dans quelques jours, la jolie princesse fêterait ses 16 ans. Un grand bal était prévu au cours duquel elle devrait choisir son futur époux parmi trois nobles prétendants. Et pourtant, les pensées de la princesse Patricia Priscilla se résumaient à : « Quel ennui, quel ennui, quel ennui ! » Non loin de là, Rafe, un jeune maître d’école, se préparait à accueillir ses élèves pour la première fois. « Je ferai de mon mieux pour être un bon professeur », se disait-il. Rien ne destinait la princesse et ce simple villageois à se rencontrer. Cependant…