Thème « sentiment de culpabilité »
Il y a des secrets qu'on s’empresse de répéter, même si on a promis le contraire. Et puis il y en a d’autres qui poussent dans un jardin tellement secret qu'on ne veut pas les partager. C’est le cas d’Issa. Son secret, elle le cache si bien qu'il ne sort que la nuit, quand des cauchemars la réveillent en sursaut malgré la petite lampe allumée près du lit. Que faire ? Bien sûr, Issa devrait se confier, mais à qui ? Pas à ses parents – ils mourraient de honte. À des amis, alors ? Mais s’ils ne comprenaient pas... Reste son journal. Maintenant qu'elle a 12 ans, Issa peut revenir en arrière et tout écrire. Peut-être que coucher son cauchemar sur le papier le fera diminuer dans sa tête ?
Éléonore a disparu dans la nuit et personne n’est vraiment étonné. Surtout pas Clara qui a tout vu, tout entendu. Dès le début de la colo, Lilas et sa petite bande ont pris Éléonore pour cible. Ils l’ont d’abord appelée Babar, puis ils l’ont bousculée, malmenée, et ils ont fait de sa vie un enfer. Clara a observé de loin leurs petits jeux cruels, sans dire un mot, sans intervenir. Comme tous les gens de la colo, elle a même fini par s’habituer, à trouver normal que l’on s’acharne sur cette fille. Elle a tout vu, tout entendu. Et aujourd’hui, Éléonore a disparu…
Ce mercredi 21 avril, nous étions trois. Mes deux amis et moi sur la terrasse de mon immeuble, la seule tour de la cité.
L’accès était strictement interdit. Pourtant, on montait souvent tout là-haut. C’était magnifique, la ville n’était plus la même, le monde devenait gigantesque.
Ce jour-là, si j’avais été seul, je n’aurais pas fait la même chose. À une demi-seconde près, il ne se serait rien passé. J’y pense sans cesse. À ce qui est arrivé. J’aimerais me confier à quelqu’un, tout raconter. Mais qui pourra comprendre sans juger ?
Christine n'a pas encore quinze ans. C'est une fille sérieuse, calme et organisée. Elle s'habille de manière très classique : le col du chemisier dépasse juste comme il faut, les jeans sont repassés avec un pli, les chaussettes sont assorties au pull. Quand Pénélope, sa meilleure amie, vient la voir, elle a l'impression d'entrer dans la maison de la perfection. Rien ne traîne dans les chambres et les menus de la semaine sont affichés dans la cuisine. D'ailleurs, Christine suit docilement le régime que lui a concocté sa mère pour perdre un peu de poids. Mais Christine ne perd pas de poids. Elle revient des vacances de la Toussaint avec des joues rondes, un visage triste et des yeux cernés. En cours de gymnastique, elle s'effondre, victime d'un malaise. Elle annonce alors à Pénélope qu'elle est enceinte de six mois. C'est parce qu'elle ne voulait pas avorter qu'elle a gardé le secret si longtemps. " C'est ma vie, dit-elle, c'est moi de décider. " La maison de la perfection s'écroule. La mère de Christine a beau avoir lu tout Dolto, sa fille est devenue une étrangère pour elle. Et elle refuse que Claire, la petite soeur de Christine, soit mise au courant. Christine vient donc habiter quelque temps chez Pénélope. Il a été convenu qu'elle cesserait d'aller au collège. Plus tard, sa grand-mère vien-dra la chercher. Pour Pénélope, c'est une expérience étrange et douloureuse. En une phrase, Christine a dres-sé un mur entre elles. Ce qu'elle vit est si éloigné de tout ce que connaît Pénélope, que le silence s'impose. Pénélope accepte de ne poser aucune question et d'éviter de parler de l'avenir. Elle a aussi promis de taire le nom du père - elle a deviné qu'il s'agissait de l'un des correspondants allemands. Mais elle souffre de ne pouvoir venir en aide d'aucune façon à son amie. Christine ne lui donne aucune nouvelle. Doit-elle lui téléphoner, lui écrire ? Pour lui dire quoi ? Elle décide de lui rendre visite chez sa grand-mère, sans prévenir...
En tant qu'éternelle bonne élève, Marianne, jeune Lorraine, est censée briller au concours annuel sur le thème de la résistance. Mais Marianne vaut mieux qu'une bonne élève : elle a la passion de la sincérité, et cela lui pose certains problèmes.