Thème « prise de responsabilité »
Un appartement. Une chambre à soi. Le rêve, le paradis sur terre quand on vient de passer une bonne quinzaine d'année chez papa-maman à obéir, à se taire, à respecter les horaires et les manies de la famille. C'est ce miracle qui arrive à Colombe et à sa meilleure amie Louise. Elles n'ont que seize ans, c'est l'année du bac de français et pourtant, Gaga est d'accord pour leur prêter un petit appart sous les toits. Gaga, c'est la grand-mère de Colombe. Une grand-mère pas comme les autres, une vraie terreur à vélo. Elle ne doit pas ce surnom à la sénilité précoce, mais à une déformation infantile de son prénom, Olga, par Colombe quand elle avait deux ans. Et depuis c'est resté. Vous croyez peut-être que c'est le bonheur absolu, cet appart sous les toits. Et c'est ce que Colombe croyait aussi. Mais voilà, Gaga a le cœur sur la main. Et quand elle propose à Lola, la fille d'un collègue mutée loin, de le partager avec Colombe et Louise, on peut dire que les ennuis commencent...
Un jour, à la caisse du magasin, un inconnu tend à Rowan un objet qu’elle aurait laissé tomber par terre. C’est le négatif d’une photographie. On y distingue un visage radieux. Cela fait deux ans que Rowan ne sait plus ce que c’est, un visage radieux. Depuis la mort de son frère Jack, Rowan doit faire face. Ses parents se sont séparés, sa mère a perdu goût à la vie. Et c’est elle, Rowan, à quatorze ans, qui élève sa petite soeur au quotidien. Mais comment quelque chose qui ne nous appartient pas peut-il transfigurer l’existence ? Rowan est persuadée que ce négatif n’est pas à elle. Pourtant, il va révéler bien des secrets, et éclairer sa vie d’un jour nouveau.
George, la mère, se débrouille de façon plus ou moins légale pour faire bouillir la marmite de la famille. Elle répare le four cassé à coups de pompe à vélo. Elle prétend qu'il s'agit d'être aussi inventive que la panne. Forcément, il y a des bonnes âmes pour la traiter de sorcière. Trick et Tin, les petits frères jumeaux de cinq ans, parlent entre eux dans une langue bizarre. C'est de la cryptophasie, et il paraît que c'est courant. Élisabeth, dite Éli, elle, s'évade parfois dans la forêt de cette vie trop originale et pas toujours facile, en rêvant à Marcellin Loiret. Elle se demande pourquoi les autres ne peuvent pas les aimer comme ils sont : « Dans le monde, il faut bien des sorcières et des petits jumeaux et une adolescente amoureuse de son professeur de mathématiques. Pourquoi pas ? »
Mais le jour où elle entend pour la première fois la vérité sur ses racines, Élisabeth a le souffle coupé par la révélation. Et les jambes. Au point de soudain ne plus pouvoir marcher. Marcher, ça veut dire avancer, fonctionner ou être dupe. C'est son tour, à présent, de devoir se montrer aussi inventive que la panne.
Californie Whipple, douze ans, est emmenée de force de son Massachusetts natal jusqu’à l’autre bout du continent. Changeant son prénom honni en « Lucy », elle pose un regard sévère et consterné sur sa nouvelle maison : une tente plantée au milieu d’un tas de boue et de poussière, cernée par des chercheurs d’or alcooliques et incultes. Mais les tas de poussière et les grossiers personnages peuvent réserver de sacrées surprises…
La vie les avait séparées. La vie normale, qui fait qu'une fille de vingt ans quitte la maison pour trouver un travail, aimer un amoureux, sortir avec ses amis, alors que sa sœur de quinze étudie encore au collège.
La mort de leurs parents, il y a neuf mois, sur une route de campagne, les a rapprochées. Le juge des tutelles a confié la garde de Mado à Patty. Depuis elles forment une paire improbable, deux filles aussi différentes qu'une tortue et un babouin. Une grande fêtarde, exubérante et généreuse et une petite réservée, anxieuse et sérieuse, qui s'adorent.
Mais ce qui va vraiment faire d'elles des sœurs, de sang, de sang d'encre, de lait, de rires et de larmes, c'est la vie. Une toute petite vie. La vie du bébé que Patty attend en cachette. Si le juge des tutelles apprend la nouvelle, c'est terminé : la DDASS s'en mêle, Mado part dans un foyer. Et ça, il n'en est pas question. Alors, puisque l'enfant doit naître mi-septembre, Patty et Mado décident de ne rien changer au programme de l'été : le mois d'août en Ardèche, dans la maison coupée du monde laissée par leurs parents. Le problème, c'est que Patty s'est trompée sur le terme de sa grossesse. À moins qu'elle n'ait un peu menti...
Avoir un père flic et poète. Cohabiter avec un petit frère atteint d'énurésie aiguë qui doit laper du jus de banane pour s'en sortir. Aimer à perdre la raison, aimer à ne savoir que dire la fille la plus géniale que l'Australie ait portée, Vicki Streeton, et la voir partir dans le soleil couchant de la fin du monde avec une bande de rockers motards dégénérés. Supporter le déménagement de Egg, son meilleur pote, le spécialiste du langage loufoque et du teint blême. Braver tout à coup un requin alors qu'on vient de passer une heure à nager au milieu de six dauphins mabouls et couineurs. Lockie Leonard a déjà fait tout ça. Mais il y a quelque chose qu'il n'a encore jamais vécu. Une chose profonde, mystérieuse et plus blessante qu'un aileron vous déchirant le coeur, ou qu'une fille sublime sortant de votre existence sans se retourner. Ce sont les larmes de sa mère. Des larmes de désespoir intense, de chagrin inconsolable, de folie qui menace. La dépression de sa mère. Alors, il va lui falloir beaucoup de courage, beaucoup d'humour, et le coup de main de quelques anges pour tenir.
La mère d'Antoine est la plus belle personne du monde. C'est son mari qui le dit. Et quand il la voit boire les gouttes de pluie en riant, caresser l'écorce des arbres et s'agenouiller pour grattouiller la terre après l'orage, quand il l'entend raconter ses souvenirs éblouis de la forêt quand elle était petite, Antoine est d'accord avec son père, il est en adoration. Mais il arrive que les plus belles personnes du monde deviennent usantes à force d'être imprévisibles et pas comme les autres. Or cette semaine, Antoine a eu trop de soucis pour rester admiratif. Alors quand sa mère s'endort une fois de plus dans sa voiture en pleine nuit, qu'elle sort sous la pluie et se perd, le monde se met à ressembler à un monde à l'envers, où les enfants inquiets doivent veiller sur des parents insouciants. Cette fois c'est sûr, tout va craquer, s'écrouler autour de lui. Heureusement, il y a Chloé. Si seulement elle voulait bien cesser de se moquer de lui...