Thème « nazisme »
1943. Pour Annemarie Johansen, la vie à Copenhague est un mélange compliqué de vie familiale, d'école, de rationnement alimentaire et d'occupation allemande. Le courage semble une vertu lointaine. Au moment où les Nazis commencent à organiser les déportations des Juifs du Danemark, les Johansen recueillent la meilleure amie d'Annemarie, Ellen Rosen, désormais présentée comme faisant partie de la famille. Ellen et Annemarie doivent réfléchir très vite lorsque les soldats perquisitionnent et demandent en pleine nuit pourquoi Ellen n'est pas blonde comme ses soeurs. À travers les yeux d'Annemarie nous voyons comment la résistance danoise réussit à faire traverser le bras de mer les séparant de la Suède à la quasi-totalité de la communauté juive, qui compte alors près de sept mille personnes.
Rachel Cohen s’appelle désormais Catherine Colin. Elle doit oublier son ancien nom et celui de ses parents. Mais aussi sa vie d’avant, quand il n’y avait pas la guerre et que les Juifs ne devaient pas se cacher. Et puis il faut partir. Dans sa fuite, Catherine emporte son Rolleiflex et des films. Pour tenir, pour résister, elle fait des photos.
« Je sors mon appareil et prends une photo d’Hélène, au moment où elle me fait un signe de main. Je devine que j’ai saisi chez ma compagne de route un mouvement infime, entre tristesse pesante et force que donne la nécessité d’agir. Ce simple geste de femme qui soulève sa valise est la première image qui me restera de mon long périple dans la guerre. »
Julia Billet à propos de son livre : « Cette histoire s’inspire donc de faits du réel, de personnages ayant existé et à qui je souhaite rendre hommage. […] mais La Guerre de Catherine reste avant tout un roman, un roman qui s’inscrit dans une période de l’histoire et vient rappeler que, même quand les loups hurlent à la mort, des femmes et des hommes savent rester fidèles à leur humanité. »
La Guerre de Catherine a été adapté en BD chez Rue de Sèvres.
« Mon père, Lonek Greif, portait un numéro bleu sur le bras, écrit Jean-Jacques Greif dans sa postface. Au lieu de me raconter l'histoire du Petit Poucet ou de Cendrillon, il me parlait des SS, des kapos, des kommandos, des chambres à gaz. »
En 1950, en camping à Belle-Isle, Lonek et ses fils rencontrent Maurice Garbarz, leur voisin de tente, qui porte lui aussi un numéro bleu sur le bras. En 1984, Maurice écrit Un survivant (Plon) avec l'aide de son fils Charlie. Il y raconte en détail sa détention à Auschwitz. Le livre est aujourd'hui épuisé. C'est de ce texte, avec bien sûr l'accord de son auteur, toujours en vie, que Jean-Jacques Greif s'est fidèlement inspiré pour écrire Le ring de la mort, sans rien ajouter ni retrancher aux faits. Il ne s'agissait pas de « mettre cette histoire à la portée des adolescents » - nul ne saurait mettre l'histoire des camps de la mort à la portée de qui que ce soit - mais de permettre à tous de réécouter l'un des rares témoignages de survivants, et de rendre hommage à son courage.
Maurice, enfant persécuté et combatif du ghetto de Varsovie, s'est enfin cru en sécurité quand il est arrivé à Paris en 1929. Treize ans plus tard, la police française le remet dans un train. Après Pithiviers, Auschwitz. Par les yeux de Maurice, nous découvrons brutalement l'enfer sur terre, dans ses moindres détails. Et d'abord le vocabulaire. Pour désigner les cadavres, les Allemands utilisent le mot Stücke, qui veut dire « pièces », comme dans l'expression « pièces détachées ». Oui, Auschwitz est une usine à produire des cadavres, le plus possible. Maurice le comprend très vite. Il pressent aussi que s'il veut sortir un jour vivant de là, il lui faudra tout faire pour ménager ses forces, esquiver les coups, calculer ses moindres gestes, comme dans les combats de boxe qu'il menait avant la guerre et qu'on le force à livrer au camp contre de plus pauvres diables que lui.
Mais, conclut Jean-Jacques Greif : « Il ne suffisait pas d'être vigoureux et de savoir se battre pour survivre à Auschwitz. Il fallait aussi avoir beaucoup de chance. »
Il se passe des choses inquiétantes à Londinium, la capitale du Royaume-uni. La coexistence entre humains et animaux est de moins en moins harmonieuse. Pour un lapin comme Arsène, amateur de belles montres et de lectures philosophiques, c’est inquiétant. Comme il est réputé pour ses talents d’enquêteur, il n’est pas étonnant que la Résistance ait fait appel à ses services. Seulement glaner des informations dans une ville qu’on connaît par coeur est une chose, se rendre clandestinement en Allemagne alors que cet inquiétant Hitler vient de prendre le pouvoir en est une autre.
Voyage à Pitchipoï raconte la tragédie d'une famille juive, en France, pendant la guerre, une tragédie qui fut celle de millions d'autres familles. En 1942, l'auteur de ce livre avait six ans. Sa famille fut arrêtée, par des gendarmes allemands et français, et dispersée.
Le narrateur et sa petite soeur furent d'abord confiés à des voisins jusqu'à ce que le maire du village fasse appliquer la décision du capitaine S-S, Commandeur de la région et responsable des mesures de répression antisémite : « L'accueil d'enfants juifs dans des familles françaises est indésirable et ne sera autorisé en aucun cas. »
Les deux enfants furent alors enfermés dans une prison, puis transférés au camp de Drancy, où la petite fille tomba malade, par malnutrition. Pendant toute cette période, ils restèrent sans nouvelles de leur mère, qui avait miraculeusement réussi à s'échapper et n'avait pas été reprise, malgré les portes qui s'étaient souvent fermées lorsqu'elle avait demandé de l'aide. Après des mois de vie clandestine, à la Libération, ils retrouvèrent leur maison. Ils ne devaient jamais revoir leur père.