Thème « mer »
L'imagination invente le futur, c'est-à-dire qu'elle le découvre. L'imagination n'est donc pas la paresseuse, la rêveuse : elle développe, elle prévoit, elle adapte, elle transforme, elle crée... De tout cela, l'œuvre de Jules Verne est la preuve, et sans doute est ce la raison qui fait qu'elle est la plus lue dans le monde, après la Bible : elle est la Bible de l'imaginaire, et notre monde en étale les prophéties réalisées.
Toutefois, ce ne sont point ces vérifications qui nous portent vers Jules Verne, mais le mouvement, chez lui, d'une écriture qui alimente inépuisablement son imagination et l'amène, par la seule accumulation des mots, à inventer sans cesse. On le verra dans Vingt mille lieues sous les mers, l'un de ses plus beaux romans, même s'il a fallu, ici, sacrifier quelque peu l'accumulation verbale au profit de la seule aventure. Et puis, est-il situation plus merveilleusement satisfaisante que de disposer d'un petit palais mobile, qui se déplace à volonté dans l'élément que l'on aime, et qui, bravant victorieusement monstres et méchants, vous permet de découvrir, un à un, tous les secrets de l'Océan ?
Le XVIe siècle est l'époque de la conquête des mers, des grandes découvertes. Jusqu'alors, les Européens ne pouvaient atteindre les Indes et la Chine que par terre et sur les routes des épices, de l'or et de la soie, les caravanes chargées de richesses étaient souvent attaquées par les Turcs. En 1492, le navigateur Christophe Colomb fait le pari de parvenir aux Indes par l'ouest, puisqu'un astronome, Copernic, prétend que la Terre est ronde. Il ignore qu'un continent encore inconnu va lui barrer le chemin. En 1534, c'est enfin au tour de François Ier de s'intéresser à l'aventure. Lors d'un pèlerinage au Mont-Saint-Michel, il rencontre un navigateur expérimenté, le Breton Jacques Cartier et lui confie une expédition digne du royaume de France : trouver un passage plus direct par le nord de l'Amérique pour atteindre les Indes et la Chine, et conquérir de nouveaux territoires...