Thème « Martin Luther King/Droits Civiques »
Lilly vit à Harlem avec ses parents, Joanna et Eddy, et sa petite sœur Sarah.
Joanna est blanche, peut-être la seule femme blanche à habiter Harlem. Quand elle a dit à ses parents qu'elle voulait épouser Eddy, ils l'ont chassée. Joanna n'a jamais revu sa famille.
Dans cette Amérique de la fin des années cinquante, Rosa Parks vient d'être emprisonnée parce qu'elle a refusé de céder sa place à un Blanc, dans l'autobus. Toute une partie du pays se soulève pour exiger la fin de la ségrégation raciale.
Aujourd'hui, en sortant du collège, Lilly a vu une fille sur le trottoir d'en face, qui la regardait intensément. Une fille de son âge, blanche, toute blonde. Qui est-elle ? Qu'est-elle venue faire ici toute seule à Harlem ?
Si elles parviennent à se parler, Lilly et cette mystérieuse jeune fille découvriront qu'elles ont peut-être le pouvoir, elles aussi, de changer le monde.
Léon Walter Tillage est né en 1936, en Caroline du Nord. Son arrière-grand-mère était esclave, son père, métayer. Métayer, alors, cela voulait dire travailler toute l'année pour payer les dettes de l'année précédente, et ne jamais rien posséder soi-même. Être noir, dans les années quarante et cinquante, cela signifiait qu'on pouvait entrer dans certains magasins, mais par la porte de derrière, et qu'on entendait l'employé demander aux clients blancs : « Est-ce qu'il vous dérange ? Cela vous ennuie-t-il qu'il reste là ? Voulez-vous que je le mette dehors ? » Cela signifiait surtout qu'on pouvait perdre la vie, sans raison et sans espoir de justice.
Le père de Léon est mort sous les yeux de sa femme et de ses enfants, écrasé par une voiture conduite par de jeunes Blancs. Ils lui ont foncé dessus à deux reprises, pour s'amuser. Léon avait tout juste quinze ans. Il se souvient d'avoir longtemps fait sept kilomètres à pied pour aller à l'école. Il se souvient que le conducteur du bus scolaire des Blancs arrêtait son véhicule pour que ses petits passagers puissent aller jeter des pierres aux écoliers noirs. De l'angoisse des siens les soirs où ils savaient que les membres du Ku Klux Klan allaient sortir. Il se souvient aussi que ses parents disaient : « Ç'a été voulu comme ça. C'est comme ça que ça doit être. Vous n'obtiendrez jamais d'être les égaux des Blancs », et qu'il a refusé de les croire. Il a préféré écouter les paroles de Martin Luther King et risquer sa vie en participant à des marches pacifiques. Et un jour, enfin, les premières victoires sont venues.