Thème « légume »
Comment s’y connaître en légumes quand on est un enfant des villes ? En allant en vacances chez ses grands-parents à la campagne, comme Sophie, l’héroïne de l’histoire, qui apprend à manier les outils, à semer, récolter ou biner. On découvre comment les petits pois arrivent à maturité, et que les légumes se groupent par familles.
Ce beau livre aux dessins à la fois clairs et poétiques, comme la simple splendeur d’un plant de fenouil au clair de lune, n’est pas un manuel, mais parle de la vie dans un potager tout au long d’une année. Il montre aussi que l’on peut cultiver des légumes sur les balcons et devant les fenêtres des grandes villes.
C’est en pensant aux enfants des villes qu’elle a fait ce livre, pour leur faire oublier les légumes formatés des supermarchés, et découvrir la patiente progression des plantules dans un vrai potager. Pour pouvoir montrer des détails précis, Gerda a changé de technique, et même un peu de style : formes cernées d’un trait fin, à la manière des estampes. Ce renouvellement l’a comblée, car il ressemble à celui de cette chère nature, toujours en mouvement, qu’elle aime tant.
Sara aime prêter attention aux plus fragiles. C’est pour cela qu’elle apprécie la compagnie et les histoires de sa grand-mère. Avec elle, dans son cabanon au fond du jardin, Sara apprend à respecter ce qui l’entoure, et à voir différemment. Les légumes, par exemple. A-t-on jamais pensé que le poireau est un ancien mammifère ? A-t-on jamais écouté le chant discret d’une aubergine ? Et si on les réunissait dans un parc pour leur rendre hommage ? Ce serait peut-être un exploit. Comme de regarder le monde avec les yeux de quelqu’un d’autre.
Quand il était petit, Martin Page n’avait qu’une idée en tête : « s’en sortir ». Dans ses romans, le monde est une fiction et l’imaginaire, une manière de résister à la réalité. À travers Le zoo des légumes, il nous montre comment regarder le monde avec intelligence et imagination pour mieux vivre le présent : « L’enfance n’est pas le bon moment pour vivre son enfance. Il faut la protéger, la préserver, la réserver. Et la vivre tout au long de notre vie. »