Thème « langage, jeux de mots »
Nous sommes dans le désert. Lumpe se promène en traînant son bidon. C'est son instrument de travail. Dans son bidon, Lumpe a enfermé tous les bruits du monde : le bruit du vent, le bruit de la guerre, le bruit des hommes et même des bruits inconnus de nous, comme le bruit des couleurs. Elle appelle ses clients et n'entend pas de réponse. Elle appelle encore. Une voix se manifeste. C'est une jeune femme très étrange et qui ne fait rien d'autre, absolument rien d'autre que répéter les paroles de Lumpe. Lumpe s'énerve de plus en plus.
Comment se débarrasser de quelqu'un qui n'a d'autre conversation que la vôtre et qui est peut-être une concurrente ? Car la jeune femme imite tous les bruits de Lumpe et pourrait donc lui voler son travail. La jeune femme s'appelle Écho, elle réduit peu à peu Lumpe au silence. Lumpe qui a oublié d'enfermer dans son bidon un seul son : celui de sa propre voix.
Cette pièce de Philippe Dorin part d'un jeu enfantin : celui de l'écho, ce jeu qui nous a tous fascinés et agacés. Elle est une réflexion poétique sur le langage, l'univers des bruits qui nous environnent et, bien sûr, le silence.
« Ces contes sont spéciaux. Figurez-vous que ma fenêtre étant ouverte, au septième étage, un diablotin vert est entré. Il est resté à jouer en silence avec une calculette dans un coin du bureau. Moi, j'ai fait celui qui ne l'avait pas remarqué et j'ai continué d'écrire. Au bout d'un moment, il a fait un geste farfelu et il est reparti comme il était venu, par la fenêtre. Je me suis contenté de hausser les épaules, et j'ai relu mes contes. Horreur ! Les contes y étaient toujours, certes, mais les comptes aussi ! Avec sa maudite calculette, le diablotin vert avait semé des chiffres partout ! Voyez donc... » Maintenant que vous avez entendu la confession de l'auteur, il ne vous reste plus qu'à découvrir les rigoureuses déformations mathématiques qu'ont subis les contes : qu'a-t-il bien pu arriver à cette pauvre fillette dont le nez ne cessait jamais de couler ? Et à cet homme que la mort était venue chercher un soir d'Halloween ?
Attention ! Ce livre est spécial ! Les sorcières sont cachées dans l'encre d'imprimerie !
Pourtant, l'une veut devenir bonne - c'est la seule. Une autre cherche partout son balai magique. Une autre va au mariage de sa soeur. Une autre veut devenir institutrice pour martyriser les enfants. Quel malheur! Les sorcières content de drôles de comptes. Elles détestent la musique et les ascenseurs qui marchent. Elles ont pour amis des ogres, des fantômes... et un nain très malin. Elles mettent leur désordre partout. Elles mélangent les articles, les adverbes, les pronoms. Elles font des calembours, des charades, des anagrammes, des combles, des mots-valises, des lipogrammes et des tautogrammes, des marabouts, des chiasmes, etc. Elles détournent les bandes dessinées, caviardent les histoires; elles font semblant de gommer les gros mots pour mieux les souligner.
C'était un bébé génial qui savait tout faire. Il connut Petit-Napoléon à la crèche et Petite-Marie-Antoinette au palais de Schönbrunn. Il fit des voyages extraordinaires et il affronta un ennemi terrible !!! Comme cette histoire palpitante est fausse (mais attention ! la vérité brille au-delà de l'apparence !), le lecteur trouvera en prime : - des renseignements sur les conjugaisons agrammaticales - et une biographie de Mozart, puisqu'il semble qu'il ait existé pour de bon.
Il était une fois un petit lapin qui ne savait dire qu'une chose : CACA BOUDIN ! Du matin au soir et du soir au matin : CACA BOUDIN ! À l'heure de la soupe et à l'heure du bain : CACA BOUDIN ! Il manque un loup à cette histoire, le voilà, tiens : CACA BOUDIN !
L’autre jour un truc terrible est arrivé dans mon bain. J’ai posé Berk sur le bord de la baignoire et je suis allé jouer dans ma chambre, le temps que l’eau finisse de couler. Le problème, c’est qu’il a glissé, et PLOUF ! Trouillette ma tortue a paniqué : « Berk se noie ! ». Drago, Poulp et Aspiro étaient prêts à tout pour l’aider mais qu’est-ce que le doudou-chouchou essayait de leur dire, la bouche remplie d’eau ?
En été comme en hiver, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, cette vallée est la plus belle du monde. Ce ne sont pas les Touim’s qui vous diront le contraire ! Laissez-vous guider par Poutchy-Bloue et découvrez toutes les merveilles de cet endroit unique : l’Arbre-Maison où il est né, la Forêt de l’Enfant-Perdu, l’Île Dodo-Dodu, ou encore le Théâtre des Colères…
Augustine aime le piano, la danse et le silence du CDI. Elle n’aime pas les salsifis, les haricots beurre, les « mous-loukoums » et les filles qui parlent constamment de « doudounes ». En plus d’avoir douze ans et demi (ce qui n’est pas rien), Augustine voit des mots partout, des mots tout le temps, en long en large et en ruban. Des mots qui jusque dans son sommeil l’enquiquinent, qui font des vrilles, des bonds, des rimes. Si au moins ça pouvait l’aider à écrire sa rédaction pour demain. Mais non, rien. Ce soir, dimanche, les mots lui manquent, et c’est le syndrome de la page blanche. Boule au ventre, petit vélo, insomnie ; elle a beau se creuser le ciboulot, consulter son dico, c’est le vide intersidéral sur sa copie. Alors cette nuit, au fond de son lit, Augustine se demande si tout ça est bien normal, si elle ne souffrirait pas d’une sorte de maladie.
Lors d'une enquête difficile, l'inspecteur Le Garrec appelle à l'aide un spécialiste du langage, Glockenspiel. Le « professeur » a mis au point une méthode d'investigation de l'oral, capable de mesurer le degré de conviction de la parole, et de repérer tout écart entre ce qui est dit et ce qui ne l'est pas. Il ne tarde pas à déceler dans les témoignages des suspects des indications surprenantes. Les enquêtes policières rebondissent vers des dénouements aussi imprévisibles que logiques. Suspense garanti !
Glockenspiel, le petit homme au lunettes admirateur de Sherlock Holmes, apparaît ici pour la première fois. Il n'a pas fini d'étonner.
Deux garçons assis au bord d'un lac. Sur les deux, difficile de savoir qui est qui. L'un baratine l'autre, lui pique son blouson, lui fait croire qu'il est son meilleur ami et qu'il va lui sauver la vie. L'autre ne sait comment s'en défaire.
C'est une jeune fille sortie de dieu sait où qui va démêler tout ça en leur demandant à tous les deux : « Diable, que faites-vous là ? »
L'un croit qu'elle ne s'adresse qu'à lui et le voilà confondu ! Car le diable adore qu'on le vouvoie.
Le renard est le roi de l’entourloupe. À force de flatteries, il a réussi à chiper le fromage du corbeau, lequel a juré, honteux et confus, qu’on ne l’y prendrait plus. Mais pour le renard, la fable continue. Sous l’arbre, il attend donc le corbeau pour l’époustoufler de son baratin. Or ce n’est pas lui qui vient mais une vache impatiente, un paresseux délirant, un paon déprimé, deux dodos… sans parler d’un kakurlacko ! Et aucun de tous ceux-là, vraiment, n’a l’air de vouloir s’en laisser conter.
L’OuLiPo ? Qu’est-ce que c’est ? Un groupe de gens farfelus qui ont décidé que la littérature était un jeu. Ils ont donc forcément inventé des règles. Pascale Petit en propose deux : écrire des milliers d’histoires possibles en jouant sur la première syllabe d’un mot ; inventer un texte, une recette par exemple, en supprimant un ingrédient.
Cela donne deux pièces, Le Popopo et le Dédédé et La tortilla du ciboulot, à lire, à dire, à jouer, tout seul, à deux, à trois… à cent trois… à trois cents…
Bonjour ! Bonjour à tous !
Voilà aujourd’hui un plat pour tous !
Un plat fort original dans sa composition, car son composant principal nous manquant, il va nous falloir du culot pour sa fabrication.
Du culot, mais aussi :
Un brin d’imagination ! Un brin d’innovation !
Un chouïa d’humour !
Du goût pour l’improvisation !
Voilà donc, oui, aujourd’hui la tortilla du ciboulot.
Fin d’été. Léo est très pressé. Il court rendre visite à sa grand-mère, anxieuse depuis plusieurs jours. En traversant le parc, il se heurte violemment à une fille de son âge qu’il n’a jamais vue. Il veut prendre le temps de s’excuser, de se présenter, de parler un peu, mais la fille, elle, prétend qu’elle n’a rien à lui dire. Alors, ils se taisent. Et le silence parfois dit beaucoup plus que les mots.
En classe de 3e, Mohammed-Ali est discret et populaire. Pour lui, le collège ça roule. Tranquille. En apparence du moins, car il a une vie secrète. La nuit, il sort de chez lui pour aller taguer. Et surtout, il est amoureux d’Aimée, qui ne pense à rien d’autre qu’au football. Comment faire pour qu’elle le remarque ? Par chance, Mohammed-Ali peut compter sur le soutien de Lina et Margaux. En amour comme au football, il faut un plan de jeu. Il faut avoir du style.Il va inviter Aimée à voir un match au Stade de France.
Un certain Georges Perec a eu l’idée un jour d’écrire un livre en faisant disparaître une voyelle. Pascale Petit a réitéré l’exploit dans La tortilla du ciboulot, deuxième opus de Made in OuLiPo. Cette Histoir d’ouf, conférence aussi surprenante que désopilante, invente une façon radicale de pratiquer cet art de la disparition, tout en posant une question : quelles sont les origines de l’apparition de la vie ? Qui est apparu le premier ? L’oeuf ou la poule ? Et pour répondre à cette vieille question, il fallait une langue nouvelle.
Adonc, nous r’disons pour l’instant :
« Qui d’l’ouf ou d’la gallinac apparut d’abord ? »
Ou bin, si on voulait dir miux :
« Qui tait là avant ? »
« L’ouf tait là avant ? »
Ou : « La gallinac tait là, avant ? »
Nous insistons : « L’ouf tait là, avant ? »
Ou : « La gallinac tait là, avant ? »
« Alors ? L’ouf ou la gallinac ? »
« Qui tait là avant ? »
« Qui ? »
Gutenberg, avec Fust, son complice et financier, fut l'un des vrais révolutionnaires de notre civilisation : l'inventeur de l'imprimerie. Ce sont eux qui nous ont permis à tous de lire et d'écrire.
Jean-François Bory, archéologue des lettres et poète, est retourné dans leur atelier. Il y a trouvé, entre de vieux rouleaux de papiers secs et inutilisables, des débris, des fragments d'imprimés et des séries incomplètes de caractères diffrents. Patiemment, savamment, avec humour, il a assemblé ces fragments, ces caractères. En voici le résultat.















