Thème « intégration »
Mon nom est Sunny Nwazue et je perturbe les gens. Je suis Nigériane de sang, Américaine de naissance et albinos de peau. Être albinos fait du soleil mon ennemi. C’est pour ça que je n’ai jamais pu jouer au foot, alors que je suis douée. Je ne pouvais le faire que la nuit. Bien sûr, tout ça, c’était avant cette fameuse après-midi avec Chichi et Orlu, quand tout a changé. Maintenant que je regarde en arrière, je vois bien qu’il y avait eu des signes avant-coureurs. Rien n’aurait pourtant pu me préparer à ma véritable nature de Léopard. Être un Léopard, c’est posséder d’immenses pouvoirs. Si j’avais su en les acceptant qu’il me faudrait sauver le monde, j’y aurais peut-être réfléchi à deux fois. Mais, ce que j’ignorais alors, c’est que je ne pouvais pas empêcher mon destin de s’accomplir.
Surtout, profite de ton séjour aux États-Unis…
Yes, all right, répond Sylvie, comme chaque fois. Mais ce n’est pas en jouant au bridge et au tennis, ni en restant enfermée dans sa chambre avec son dictionnaire d’anglais, encore moins en pratiquant le dating avec des lycéens attardés et boutonneux qu’elle va découvrir l’Amérique. La Parisienne de 17 ans, sélectionnée pour un programme d’échange dans un lycée pilote de Chicago, finit par douter : est-ce bien cela, la vie américaine, celle que lui offre sa famille d’accueil bon chic bon genre ?
Nous sommes en 1964, les États-Unis sont en pleins bouleversements sociaux.
Martin Luther King fait un rêve. Des étudiants se lèvent pour défendre les droits civiques des Noirs, travaillent dans les ghettos et recherchent des volontaires.
Sylvie est partante.
Elle ne veut pas passer à côté de cette Amérique-là. Celle des pauvres, des marginaux, des exclus ou des artistes qu’elle aborde sans préjugés.
Elle va découvrir un autre monde, plusieurs mondes...
Il s'appelle Diego, mais Ian, son meilleur copain, le surnomme Chorizo parce qu'il est étranger, différent, pas d'ici, espagnol, comme Vélasquez, Cervantès, Miró et Picasso. Lui, Chorizo, il s'amuse de cette différence qui fait que ses parents prononcent le français de travers en disant abec, c'est bvrai, et boilà. Il s'amuse en lisant les Atlas et aussi le Livre Guinness des records. Dans sa tête, les mots se bousculent. Sans arrêt il passe d'une langue à l'autre, il triture les phrases, en tire des contresens, des contrepèteries, des sens cachés, des sens gâchés. Il aime faire des bêtises avec sa bande, et puis les raconter, enjoliver, exagérer. Ça fait de la fiction. C'est la maîtresse qui l'a dit. Pas des mensonges, juste de la fiction bien écrite... Il aime s'amuser et il s'amuse à aimer. Tout, l'Espagne, la France, ses parents, ses copains, sa tante Ninja, et ce qu'il n'aime pas, il s'arrange pour le tourner de façon à l'aimer. C'est sa façon à lui de pimenter la vie.
Il s'est fait des copains. Il travaille bien en classe. Il est poli et gentil. Il fait l'admiration de tous, parents et professeurs. On le donne en exemple. On dit qu'il est un modèle d'intégration. Il a treize ans et il mesure 1,38 m. Alors, pour rigoler, les autres l'appellent le nain jaune. Il est l'un des deux millions de Sud-Vietnamiens qui ont fui leur pays envahi par les troupes communistes du Nord en 1975. A l'époque, on les avait baptisés les boat people. Peu à peu, avec des moyens de fortune, sa famille a reconstruit sa vie en France, terre d'asile. Grâce aux rites, aux fêtes, aux bougies, aux photos, à l'encens, aux fruits de toutes les couleurs, elle enseigne au petit dernier à maintenir la tradition du bouddhisme. Lui, écartelé entre le passé et l'avenir, ne se sent ni intégré ni gardien des traditions. Il se sent perdu. Par éclairs, il revoit des images d'avant, des souvenirs de là-bas. Une barque sur l'eau calme, un pays entier à réapprivoiser, à rejoindre.
Selda a quitté la Turquie avec sa famille pour venir vivre en Suisse. Isolée dans sa famille, incapable de s'exprimer en allemand, rejetée par sa classe, elle tente pourtant de s'intégrer dans ce pays d'accueil. Parce qu'elle a une nature gaie et qu'elle est aussi courageuse que sa vieille grand-mère qui, là-bas, derrière les murs de la maison d'Izmir, guette ses premiers succès. À force de courage, d'intelligence et de tendresse, Selda apprivoise doucement cette Suisse à la fois si parfaite et tellement inhumaine. Un jeune immigré clandestin, Ferhat, lui sauve la vie. Ensuite elle rencontre Gisèle, qui meurt de faim dans sa grande villa du quartier chic. Ce sont des amis comme jamais elle n'en avait espéré. Ils se trouvent bientôt engagés tous les trois dans une aventure tragique. Selda et Gisèle parviendront-elles à briser le piège qui se referme sur Ferhat ?
Ils se sont connus par hasard. Ils ont en commun leur âge, la quinzaine, leur désir farouche de sortir de la cité, leur devise : pas de dope, pas de dope, pas de dope.
Et cela a fini par créer des liens entre Tsen, Daniel-Tape l'Incruste et Jo. Tsen s'est trouvé un surnom qui lui va comme un gant : la Charme. Charme, parce qu'il met tout le monde dans sa poche. Les filles surtout. Et la, pour la petite touche personnelle.
Un jour, lui si sérieux, il manque le bahut. Il ne mange plus, ne sourit plus. Ses potes se rendent à l'évidence : il est tombé amoureux. Amoureux fou. D'une droguée. Alors, sous leurs yeux effarés, la Charme engage une lutte à mort contre la drogue, les dealers, le temps, la fatalité.
Qui va gagner ?
Lorsqu'au réveil, Carla entend sa nounou pleurer en écoutant une chanson des Quecheupayùn, le groupe que dirige son père, elle ne s'inquiète pas trop. La nounou passe sa vie à pleurer, cela fait partie de sa méthode pour élever les enfants. Mais cette fois-ci, ce ne sont pas des larmes de crocodile. Aujourd'hui n'est pas un jour comme les autres à Santiago du Chili, c'est le jour du coup d'état contre Salvador Allende. Très vite, Carla et son frère Cristobàl comprennent que leur famille est en danger. Le nouveau régime est impitoyable pour les communistes. Il faut fuir vers la France, un petit pays d'Europe que Carla s'imagine pauvre et légèrement sous développé. Lorsqu'elle arrive à Gennevilliers, elle n'en croit pas ses yeux : c'est moderne ici, pense-t-elle, et il y a de tout dans les magasins. « Nous vivons dans un rêve, un film de Walt Disney, » pense Carla, ce qui ne l'empêche pas de voir qu'ici aussi les gens sont bizarres et que la violence peut naître n'importe où.
Quand on est le fils d’un montreur d’ours, d’un Ursari, comme on dit chez les Roms, on sait qu’on ne reste jamais bien longtemps au même endroit. Harcelés par la police, chassés par des habitants, Ciprian et sa famille ont fini par relâcher leur ours et sont partis se réfugier à Paris où, paraît-il, il y a du travail et plein d’argent à gagner.
Dès l’arrivée dans le bidonville, chacun se découvre un nouveau métier. Daddu, le montreur d’ours, devient ferrailleur, M’man et Vera sont mendiantes professionnelles, Dimetriu, le grand frère, est « emprunteur » de portefeuilles et Ciprian, son apprenti.
Un soir, Ciprian ne rapporte rien de sa « journée de travail ». C’est qu’il a découvert le paradis, le « jardin du Lusquenbour », où il observe en cachette des joueurs de « tchèquématte ». Le garçon ne connaît rien aux échecs mais s’aperçoit vite qu’il est capable de rejouer chaque partie dans sa tête. C’est le début d’une nouvelle vie pour le fils de l’Ursari…
Pourquoi Wafa a-t-elle quitté la maison brusquement en emmenant Makeda, sa petite soeur de bientôt six ans ? Pourquoi, elle qui est honnête, sérieuse et travailleuse, a-t-elle volé toutes les économies familiales à la veille de passer son brevet ? Pourquoi les femmes somali sont-elles toujours tristes ? Pourquoi les hommes sont-ils tenus à l'écart des histoires de femmes ? Pourquoi faut-il éternellement se taire, se résigner, se sacrifier ? Toutes ces questions, ce sont Cali et Abdourahim, les frères de Wafa et Makeda, deux fils d'une famille immigrée à Cherbourg, apparemment sans histoires, qui se les posent. Ils se sentent coupés en deux, écartelés entre les traditions et la liberté. Un guérisseur yoruba a prédit à Cali qu'il allait bientôt devoir faire un choix très difficile, et qu'il lui faudrait alors écouter son âme. Pourquoi pas ?