Thème « histoire sans texte »
Des pêcheurs en barque, des chevaux, des cerisiers en fleur, des champs à taille humaine cultivés à la main, des rizières, des jeux, des courses, des fêtes, un train à vapeur, des vélos, des charrettes, des défilés, des fanfares, des moissons, des récoltes, des moulins, des toits de chaume. Dans ce Japon encore rural, celui de l’enfance de l’auteur, l’électricité est peut-être plus rare qu’aujourd’hui, mais la vie est là, en abondance, simple et tranquille. Et si le progrès, le vrai, consistait à retrouver la douceur de vivre mieux avec moins ?
La dédicace mise à part, il n'y a pas un seul mot dans ce livre. Il contient pourtant quarante-trois petites histoires et toutes ont pour héros Max le hamster, que l'on surprend dans diverses activités... qu'il exerce comme personne. Quand Max fait la cuisine, c'est pour entreprendre une partie de tennis avec la poële et l'omelette. Quand il fume la pipe, il ne se contente pas de faire des ronds de fumée, mais aussi des huit. Quand il s'entraîne à la corde à sauter, il termine ficelé comme un rôti. Quand il jongle avec des pommes, il peut les rattraper gracieusement du bout de ses moustaches. Et quand il joue du violon, il le mange. Il a la drôlerie et la poésie de Charlot, le sens de l'à-propos de Groucho Marx. Max, c'est quelqu'un.
Une caravelle se prépare à accoster, sous le regard de quelques pêcheurs. Tiens, c'est la fête au village. Il y a même une pyramide humaine. Ici, on se marie. Un peu plus loin, c'est la panique, des taureaux se sont échappés ! Au fait, où peut-on assister à une corrida ? Et qui sont ces deux personnages que l'on croise de temps à autre ? Le premier a un comportement étrange: on jurerait qu'il attaque des moulins à vent...
Voici, dessinée par le grand Mitsumasa Anno, l'Espagne tout entière, vue du ciel, dans un livre qui peut se lire de gauche à droite et de droite à gauche, de haut en bas et de bas en haut. Un livre où chacun peut se promener à son rythme, exactement comme il en a envie.


