Thème « Histoire : Moyen Âge »
Moyen Âge. Les rats ont envahi la paisible bourgade d’Hamelin. Vous croyez connaître cette histoire ? Vous savez qu’un joueur de flûte va arriver, noyer les rats en musique, puis les enfants d’Hamelin ? Oubliez ces sornettes. La véritable histoire est bien pire, et c’est grâce à Mirella, une jeune fille de quinze ans, qu’on l’a enfin compris. Cette crève la-faim a un don ignoré de tous : elle voit ce que personne d’autre ne voit. Par exemple, elle a repéré cet homme en noir qui murmure à l’oreille de ceux qui vont mourir de la peste… Et ça lui donne une sacrée longueur d’avance. Y compris sur le plus célèbre dératiseur de tous les temps.
« Les filles, c'est comme le poisson. Ça se gâche vite et ça ne se garde pas. » Ainsi parle Messire Rollo, chevalier du village de Stonebridge, dans l'Angleterre de la fin du XIIIe siècle.
Sa fille Catherine a treize ans, et Rollo trouve qu'il est grand temps de la marier. Les soupirants défilent au manoir. Aucun ne trouve grâce aux yeux de Catherine. L'un est moche, l'autre est bête, un troisième est trop vieux, un autre encore sale comme un cochon. Il y a bien le doux oncle Georges, mais son coeur est pris par une autre. En réalité, Catherine ne veut pas se marier du tout. Elle ruse, elle jette des sorts, elle tente des fugues pour échapper au funeste destin qui la guette.
Et en attendant d'être vraiment libre, elle consigne ses faits et gestes, ses pensées et les événements du village dans son beau livre de vélin. C'est son frère Edward, futur moine, qui lui a conseillé d'écrire tous les jours « pour devenir moins puérile et plus instruite ». Alors, pleine de rage parce que son père ivre l'a battue, ou débordante d'espoir à la perspective d'une évasion, Catherine écrit, chaque jour que Dieu fait, et raconte tout en détails, d'autant plus volontiers que, quand elle écrit, sa mère la dispense d'accomplir toutes les corvées ménagères qu'elle déteste : filer la laine, faire bouillir le linge, broder, coudre et ourler. La vie au manoir est rythmée par les travaux, les récoltes, les fausses couches de la Dame, mais aussi les fêtes religieuses et les banquets où défilent les invités de passage qui apportent les nouvelles du monde, et où circulent des plats étranges : anguilles à la gelée de coing, hérissons à la crème, serpents de mer aux pommes. Et le jour où un abbé confie à Catherine un petit livre des saints, elle décide de faire de son journal un livre, aussi héroïque et étonnant qu'une vie de martyre.
On dit qu’il est un peu simplet, aussi démuni qu’un enfantelet et incapable de méchanceté. Pourtant, la tête de Ramulf vient d’être mise à prix. Le jeune homme a laissé échapper le singe qu’il venait d’acheter au marché et la créature en a profité pour se moquer publiquement de Jehanne la Pieuse, poétesse et fille de duc. L’humiliation est si grande qu’elle a fait sombrer la noble dame dans une dépression mortelle. Enragé par la haine, le chevalier de Montluc, secrètement épris de Jehanne, a juré d’avoir la tête de Ramulf et celle de son animal. Il a lancé à leur poursuite sa bande de Cholériques, des guerriers sans pitié ayant survécu au choléra-morbus. Il faut fuir, quitter le royaume de Lotharingie au plus vite. Pour tous, Ramulf n’a pas la moindre chance d’échapper à ses poursuivants. Et pourtant, la chasse à l’homme ne fait que commencer…