Thème « Histoire : 19e siècle »
Par son titre, À nous la vie de château, le deuxième volume des aventures de Francœur semble promettre une ascension sociale fulgurante. La fratrie Dupin, jetée sur le pavé parisien en 1834, a bien grandi. Dans les méandres de la IIe République et du Second Empire, chacun•e emprunte le chemin qui lui semble le plus juste pour mener la vie d'artiste. Un besson gravit les marches vers le succès pas à pas, optant pour les compromis et la protection des puissants au rythme des changements de régime. L'autre place son idéal politique et esthétique tellement haut qu'il risque de ne jamais l'effleurer. Anna aimerait tant leur donner raison à tous deux. Mais elle a fort à faire entre sa propre carrière de romancière et les débuts chaotiques de sa petite sœur sur les planches.
Ils sont quatre, les Dupin : Anna, Isidore, Marceau, Olympia. Une romancière, un peintre, un poète, une actrice. Nés dans un coin reculé du Berry puis jetés sur le pavé parisien, comment ont-ils échappé à la misère, à la maladie et aux balles des fusils ? Pour arracher une seule réussite, combien d'amitiés trahies, de manuscrits refusés, de tableaux vendus pour une bouchée de pain, de poèmes cent fois raturés ? Combien d'hommes puissants sur leur chemin, prêts à séduire ou détruire ? « À nous la vie d'artiste ! » est le cri du cœur des jeunes Dupin, et c'est aussi le cri de ralliement de toute la génération romantique, celle qui connut la bohème et les barricades, qui voulut la gloire et la liberté, et que vous allez aimer à travers les lettres de Francœur.
Avril 1884 : les mineurs de la Compagnie d'Anzin dans le Nord reprennent le travail après huit semaines de grève : ils n'ont plus rien à manger et n'ont rien obtenu de leurs revendications. Quelques semaines auparavant, un écrivain était venu leur rendre visite : Émile Zola. L'homme avait pris des notes, visité les corons, il était même descendu dans la mine. Anzin deviendra le Voreux de Germinal, cette mine où Étienne Lantier trouve un emploi après avoir été renvoyé des chemins de fer pour activités syndicales. Logé chez les Maheu, une famille de mineurs, il tombe amoureux de Catherine, la fille de Maheu. Le travail est rude, très mal payé, il réduit les ouvriers à la misère. Les conditions de sécurité ne sont pas respectées. La protestation gronde. Lantier prend tout naturellement la tête de la grève...
Morgan’s Moore, au nord de l’Angleterre. Ses villageois, ses notables, son unique auberge et ses crimes épouvantables… Un crime non élucidé reste à ce point mystérieux que Scotland Yard a dépêché sur place le superintendant Tanyblwch et son jeune adjoint, Pitchum Daybright, tout juste diplômé de la Royal School of Studies in Criminology. Ce dernier voit d’un mauvais œil les interventions de Flannery, la fille des aubergistes, qui est convaincue de pouvoir les aider dans leur enquête. Non seulement, Miss-Je-sais-Tout-sur-Tout a la langue bien pendue, mais elle a le chic pour lui faire monter le rouge aux joues. Il faut dire que la demoiselle est une peste fort charmante…
Heathcliff, enfant trouvé, a grandi en valet de ferme dans une famille de la campagne anglaise. Il éprouve un fort penchant pour Catherine, la fille de la maison. Celle-ci n’est pas insensible à son charme, mais choisit, le moment venu, d’épouser plutôt un garçon « de son rang », et riche par surcroît. Histoire banale. Seulement voilà : elle se déroule à une époque où la sévérité des moeurs se conjugue à la résistance des hiérarchies sociales pour exacerber la révolte de l’amoureux déçu. L’affaire tourne au drame, avec des conséquences terribles. Obsédé par un sentiment d’injustice et par son besoin de revanche, Heathcliff, nature violente, démontre une brutalité de réaction dont la charge explosive va produire autour de lui les effets meurtriers d’une bombe à fragmentation. Le tableau des ravages accomplis – désolant champ de ruines – nous est brossé par une jeune romancière qui mourra à vingt-neuf ans sans être, pour ainsi dire, jamais sortie de chez elle. D’où Emily Brontë tenait-elle sa science du désastre ? C’est l’un de ces mystères biographiques qui font le charme de la littérature.
Heathcliff, enfant trouvé, a grandi en valet de ferme dans une famille de la campagne anglaise. Il éprouve un fort penchant pour Catherine, la fille de la maison. Celle-ci n’est pas insensible à son charme, mais choisit, le moment venu, d’épouser plutôt un garçon « de son rang », et riche par surcroît. Histoire banale. Seulement voilà : elle se déroule à une époque où la sévérité des moeurs se conjugue à la résistance des hiérarchies sociales pour exacerber la révolte de l’amoureux déçu. L’affaire tourne au drame, avec des conséquences terribles. Obsédé par un sentiment d’injustice et par son besoin de revanche, Heathcliff, nature violente, démontre une brutalité de réaction dont la charge explosive va produire autour de lui les effets meurtriers d’une bombe à fragmentation.
Le tableau des ravages accomplis – désolant champ de ruines – nous est brossé par une jeune romancière qui mourra à vingt-neuf ans sans être, pour ainsi dire, jamais sortie de chez elle. D’où Emily Brontë tenait-elle sa science du désastre ? C’est l’un de ces mystères biographiques qui font le charme de la littérature.
La lecture des Hauts de Hurle-Vent figure au programme des classes de quatrième.
Lorsque George Sand, de son vrai nom Aurore Dupin, entreprend d'écrire ses mémoires, elle est au sommet de son art et de sa notoriété. Dans Histoire de ma vie, c'est un portrait plus intime, plus familial et plus secret qui se dessine. George Sand y raconte la petite fille de la campagne qu'elle était, déchirée entre la mère et la grand-mère qui se partagent sa tutelle. Puis, ce sont les années de couvent et toutes les « diableries » commises avec les autres pensionnaires. À peine adulte, Aurore Dupin se marie vite et mal. Jeune mère et désireuse de s'émanciper, de devenir « artiste », elle doit se battre pour obtenir le divorce et, plus encore, pour récupérer ses biens et sa maison de Nohant. Femme libre, elle décide que la littérature sera son gagne-pain et elle y parvient ! On connaît la suite : le succès éclatant d'Indiana, les amis écrivains, les amants poètes et musiciens…De quoi en faire toute une histoire, en effet.
Saviez-vous que les huîtres sont vivantes quand on les mange ? Connaissez-vous les horreurs de l'hôpital ? Qui du loup ou du chasseur est le plus carnassier ? Peut-on être lâche au point de laisser une pauvre femme se perdre dans la nuit d'hiver ? Vous êtes-vous demandé quelle détresse accable le vieux comédien abandonné dans son théâtre désert ? Et si vous trouviez un cercueil dans votre chambre ?
Toutes ces questions ont leurs réponses dans ces Histoires grinçantes de Tchekhov. Ajoutons-y un cosaque mourant de faim, un instituteur consciencieux jusqu'à l'issue fatale, une petite bonne d'enfants martyrisée, et nous aurons une série de récits d'une férocité et d'une cruauté à faire frémir d'humour... noir !
« On a beau faire, quelquefois, c’est comme si on avait le monde entier contre soi. Et au collège plus qu’ailleurs. Jugez un peu : Un cahier enfoui pour cacher de mauvaises notes ; le chien du proviseur, Eschyle, qui le déterre pour jouer ; des professeurs qui ont tout sauf le sens de l’humour et de la mesure, et qui tous me désignent comme coupable, aussitôt c’est la menace d’une exclusion définitive. Mais à Odessa, en 1895, être exclu du collège, cela veut dire être mis à l’écart de la société. C’est presque être condamné à mort. Alors, moi qui aime apprendre, moi qui veux apprendre, comment pourrais-je échapper à une telle sentence ? »
Jane Eyre, une jeune orpheline d’une dizaine d’années, est recueillie par une tante acariâtre qui la transforme vite en Cendrillon. Traitée comme une domestique, en butte aux brimades et aux humiliations, Jane se rebelle et est envoyée dans une pension où elle finira par devenir professeur, avant d’entrer comme préceptrice au manoir de Thornfield, sous les ordres de l’inquiétant et fascinant M. Rochester. Mais le manoir et son maître recèlent un terrible secret… Coups de théâtre, rebondissements inattendus, hurlements de rire terrifiants dans un manoir hanté par une présence menaçante et cachée, incendies criminels, histoire d’amour maudit, fuites éperdues dans la lande ont assuré à Jane Eyre un succès immédiat et durable.
Californie Whipple, douze ans, est emmenée de force de son Massachusetts natal jusqu’à l’autre bout du continent. Changeant son prénom honni en « Lucy », elle pose un regard sévère et consterné sur sa nouvelle maison : une tente plantée au milieu d’un tas de boue et de poussière, cernée par des chercheurs d’or alcooliques et incultes. Mais les tas de poussière et les grossiers personnages peuvent réserver de sacrées surprises…
La Bête humaine réunit tous les ingrédients du polar : un meurtre (voire plusieurs), du sang, de la violence, une femme fatale, du suspense, des scènes chocs, une enquête avec arrière-plans politiques, notables véreux et magistrats carriéristes… et, bien sûr, au moins un assassin. Nul d’entre ces gredins ne se retiendra de tuer s’il y trouve son compte : l’un le fera par jalousie, l’autre par brutalité, le troisième par intérêt, un quatrième pour se venger ou simplement par bêtise, ou par calcul, ou pour l’argent.
Le seul (ou presque) à susciter l’indulgence est le criminel-né, le cheminot qu’affecte un besoin maladif de poignarder une femme. Ce malade trouvera-t-il, dans les délices d’un amour partagé, la force de vaincre la tare héréditaire qui pèse sur lui ? Mérite-t-il d’ailleurs d’échapper à son destin ? C’est toute la question que pose cet épisode très noir du cycle des Rougon-Macquart.
Nous sommes en France, sous la Restauration : période historique de faible lueur, après les feux d’artifice de l’Empire. Privée d’héroïsme et de gloire militaire, une génération de garçons qui les avait rêvés se rabat sur la débauche ou sombre dans le chagrin. C’est le fameux « mal du siècle », dont souffre précisément Octave, le héros de cette Confession. Il faut dire que le jeune homme n’est pas très doué pour le bonheur. Mal remis d’une déconvenue sentimentale, il en garde une misogynie quasi maladive ; et ce défaut, amplifié par son idéalisme, le rend presque invivable. Transposée de la liaison tumultueuse que vécut Alfred de Musset avec George Sand, la passion d’Octave de T*** pour la jolie Brigitte Pierson mènera les deux amants au drame et jusqu’au risque de mourir d’amour. « Les plus désespérés sont les chants les plus beaux », proclama Musset dans l’un de ses poèmes. Ce livre nous le confirme, en prose, avec l’éclat du génie.
La Cousine Bette… Voilà un titre qui ne paie pas de mine. Qu’on ne s’y trompe pas. Cette histoire est peut-être le roman de Balzac le plus trépidant, le plus palpitant, le mieux fait enfin pour tenir en haleine. Ce thriller familial, dans lequel une vieille fille pauvre, laide, rancunière et aigrie œuvre méthodiquement, par pure envie, à la destruction de ses proches, fut immédiatement un triomphe, du reste.
Comment se fait-il que ce roman d’une noirceur extrême, où triomphent les passions morbides (l’obsession érotique du baron Hulot, la jalousie maladive de Lisbeth, voire l’aveuglement amoureux d’Adeline), laisse une impression de lecture si tonique, si exaltante, même ? Cela tient sans doute au rythme que Balzac a imposé à l’intrigue, à des dialogues nombreux, à des parties narratives riches en coups de théâtre, mais aussi à l’humour décapant qui accompagne de bout en bout la violence psychologique.
Balzac a jeté dans cette histoire les dernières forces d’un génie qui devait bientôt s’éteindre, épuisé par sa titanesque entreprise romanesque, et cette énergie s’exprime à chaque page.
Un jeune homme veut mourir. Il entre par hasard chez un antiquaire et ce dernier lui fait cadeau d'une peau de chagrin couverte de signes mystérieux. Attention, la peau réalise tous les désirs, mais la réalisation de chacun d'eux la fait se rétrécir et raccourcit d'autant la vie de son possesseur. Ce jeune homme va être comblé de richesses et d'amour, seulement, il prendra peur de tous ses désirs et sera incapable de supporter le destin qu'il a choisi en acceptant le terrible talisman...
« La peau de chagrin » est l'un des plus célèbres romans de Balzac : il a passionné tous les âges et tous les publics.
La vie était douce, en Calabre, pour ces trois enfants, Giovanni, Curzio et Paola. On buvait aux fontaines, on croquait des tomates, on chantait à tue-tête. Mais une sombre histoire de vendetta laisse leur père, forgeron, sans travail. La famille décide de s’expatrier.
Nous sommes en 1879, et le pays qui fait rêver la mère, très pieuse, c’est l’Amérique, à cause de la ville de San Francisco qui porte le nom de son saint préféré. Après la traversée de l’Atlantique, une autre traversée les attend donc, pour arriver à la côte Ouest. Des terres hostiles, des pistes mal tracées, des humains agressifs, armés jusqu’aux dents, des bêtes enragées, la peur, la faim, la soif… Les épreuves transforment, de jour en jour, la mère joviale et optimiste. Elle perd l’esprit. Les trois petits croyaient avoir tout vu de la noirceur du monde jusqu’à ce matin où ils doivent se rendre à l’évidence : leurs parents ont disparu…