Thème « guerre, conflit »
Éric et Thierry n’avaient jamais prêté attention à cet insigne sur la veste en cuir de leur copain Andreas. Une vieille décoration militaire parmi beaucoup d’autres. Jusqu’au jour où, dans une boutique de jeux vidéo à Londres, le vendeur, un vieil homme, avait pointé l’index vers l’insigne. Il était devenu livide, s’était mis à crier. Puis il leur avait donné le jeu, leur avait ordonné d’y jouer. – « Choisissez votre mode de jeu », avait demandé la voix. L’Expérience ultime n’est pas seulement un jeu vidéo, mais plutôt un passeport vers l’enfer, qui les renvoie dans le passé, sur le Chemin des Dames en 1917, à Guernica sous les bombes en 1937 ou à Paris pendant les rafles de juillet 1942…
No pasarán, le jeu a été adapté en bande dessinée par Christian Lehmann et Antoine Carrion aux éditions Rue de Sèvres.
Il y a quelques jours encore, la vie d'Elmir était une vie normale. Le matin, dans le tramway qui l'emmenait au collège, il faisait du troc avec son meilleur ami, Ismène. Ensemble, ils allaient manger les beignets de la vieille Nourrédia. Le soir, il jouait avec Naïa, la fille des voisins. Et puis les attentats ont commencé, et bientôt la ville s'est trouvée prise dans un étau entre la terreur que font régner les « Combattants de l'ombre » , le couvre-feu, les contrôles permanents. Elmir n'a plus le droit d'aller seul au collège. Son père, qui est journaliste à La liberté, est menacé. La bibliothèque où travaillait sa mère a été incendiée. Une nuit, Elmir sort en cachette, prend son vélo et se rend à la bibliothèque. Quelques heures plus tôt, dans la cour noircie, il a repéré un livre qui avait échappé aux flammes: Les aventures du capitaine Hatteras de Jules Verne. Il veut le récupérer pour l'offrir à sa mère, qui est à l'hôpital et qui n'a pas ouvert la bouche depuis l'incendie. Elmir se cache à l'approche d'un voiture. Il voit trois hommes sortir de l'obscurité et faire feu. Il vient d'assister sans le savoir à l'assassinat du rédacteur en chef de La liberté. Et il a reconnu l'un des meurtriers, c'est le frère aîné d'Ismène. Mais le cauchemar est loin d'être terminé. Quelques jours après que son père a accepté de reprendre le poste de rédacteur en chef, Elmir est séquestré toute une nuit par des hommes cagoulés qui veulent obtenir la publication d'une lettre. Dès lors, la vie ressemble définitivement à un enfer. Il faut déménager sans cesse, en abandonnant tout sur place. Il ne faut donner son adresse et son numéro de téléphone à personne. Elmir continue d'aller au collège, mais sous bonne garde. Naïa, dont le père a lui aussi reçu des menaces, va partir pour la France. Elmir se sent seul, il étouffe, pris dans une tempête qui semble ne jamais devoir finir. Pourtant, un jour, le répit viendra pour son père et pour lui grâce à Nourrédia, la marchande de beignets, qui leur trouvera un refuge.
Voici le journal de bord de la conscription dans l'armée israélienne... d'une fille ! Car là-bas, même les filles doivent faire leur service. Nous sommes en 1988-1990, à l'époque de la première Intifada, et Valérie découvre un monde inconnu, son ambiance particulière, ses codes, ses secrets, ses camaraderies, sa drôle de façon de faire mûrir les bachelières férues de grands auteurs humanistes. Les soldats en Israël, « personne ne les regarde en particulier parce qu'il y en a trop, parce que c'est normal et que tout le monde est habitué, tout le monde a été, est ou sera un jour à l'armée. » Ce livre sort de l'ordinaire.
Durant le Seconde Guerre mondiale, un avion s'écrase sur une île du Pacifique. Il transportait des collégiens britanniques. Pas un seul adulte n'a survécu. Rescapés de ce désastre, les enfants décident de s'organiser et d'abord d'élire un chef. Ce sera Ralph, qui croit encore à la nécessité des lois pour survivre. Mais il a un rival, le chasseur Jack, qui, lui, s'exalte d'être enfin libre de toute autorité. Quand la nuit tombe, les cauchemars se déchaînent. Bruits étranges, visions effrayantes d'un monstre. Et très vite, tout bascule. Entre le groupe de Ralph et celui de Jack, c'est la guerre. Et elle sera sans merci.
Cette adaptation de Nigel Williams, né en 1948, auteur de plusieurs romans et pièces de théâtre, a été saluée par William Golding.
Sami et Charif sont inséparables. Après sa fuite de Syrie, Charif raconte leur enfance dans les ruelles sinueuses de Damas. Leurs subterfuges malicieux pour supporter l’école, la vie de leur protecteur, le sage facteur Élias, le meilleur joueur de luth arabe de tous les temps. Il raconte l’histoire de Sami, qui combat courageusement l’injustice et risque sa vie par amour pour Joséphine. Bientôt surviennent des événements qui leur ouvrent les yeux. Quand la résistance contre le dictateur grandit et que la révolte de Daraa éclate, les amis doivent se cacher. Alors se perd la trace de Sami…
« - Non... souffla mon père. Non, monsieur Lagneau. Je ne veux pas de supplément. Je... je ne veux pas d'argent du tout.
M. Lagneau lui jeta un regard vif et curieux. Leurs yeux se croisèrent. Dans ceux de M. Lagneau, mon père ne vit rien qui pouvait lui faciliter les choses. Mais il ne vit rien qui pouvait lui nuire non plus. Il toussa pour gagner du temps. La petite alarme restait muette. Eugène nota seulement que, devant la cheminée éteinte, le mannequin était légèrement tordu en avant sur son socle, comme sur le point de prendre ses jambes à son cou. Il jeta son premier dé. Histoire de tâter Dame Chance par le pouls :
- J'aurais besoin, dit-il très lentement, de refaire mes papiers. Les miens et ceux de ma famille.
M. Lagneau se tourna vers le mannequin, le dévisagea, l'air de vouloir s'assurer que ce n'était vraiment personne. Il revint à mon père et demanda tout bas :
- Vous êtes français, monsieur Eugène ?
- Français, oui. J'ai mon décret de naturalisation.
Le secrétaire de mairie se pencha, et, toujours chuchotant :
- Eh bien, donc ? Pourquoi les refaire, ces papiers ? Vous n'êtes pas en règle avec les actuels ?
- Si, si. Il nous faudrait la même chose, les mêmes papiers. Exactement. La même carte d'identité pour ma femme. La même pour ma fille Madeleine. Et pour mon fils André. Et le petit Charly. Oui, tout, tout pareil... Mais sans le tampon.
M. Lagneau tapota le sol du bout du pied. Mon père glissa le pouce dans sa bretelle et, à cet homme dont il ignorait tout, hormis son tour de taille, son air aimable, et qu'il travaillait pour un maire désigné par Pétain, il répéta :
- Les mêmes. Sans le tampon « Juif » dessus.
Il leva la tête et chercha anxieusement quelque chose dans le regard du secrétaire de mairie. Quelque chose qui lui dirait qu'il ne venait pas de précipiter sa famille et lui-même droit sur la route du camp de concentration ou du peloton d'exécution. »
Tarass Boulba est un Cosaque ukrainien, fier, vaillant, belliqueux - un Cosaque pour qui seules comptent sa foi orthodoxe, sa terre et la lutte immémoriale contre les Polonais. Il accueille ses deux fils, Ostap et Andreï, qui rentrent de Kiev, ayant terminé leurs études à l'université, et les conduit très vite à la « Setch », le campement militaire des Cosaques.
Mais Andreï, le cadet, tombe amoureux d'une belle Polonaise et passe à l'ennemi ! Incapable de supporter cette trahison, son père le tue de ses mains.
L'aîné, Ostap, est fait prisonnier. Dès lors Tarass Boulba n'a plus qu'une idée : le venger...
Gogol écrit la première version de Tarass Boulba à vingt-six ans et met toute la fougue de sa jeunesse dans cette superbe exaltation du peuple cosaque qu'il a connu dans l'enfance : avec Tarass Boulba, on chevauche au vent de la steppe, on se bat avec héroïsme et férocité, on ripaille, on chante, bref on découvre la truculence de l'épopée la russe, immortalisée au cinéma par Yul Brunner et Harry Baur.
Piliers et palmiers mêlés, elle surgit du désert de Syrie, imprévisible et frémissante, bleue et verte dans l’écrin d’un océan de sable. Palmyre ! Les légendes pullulent sur son compte. Elle aurait été fondée par le roi Salomon. La Bible l’appelle « celle qui garde », et les caravaniers la surnomment « la fiancée du désert ». N’a-t-elle pas symbolisé le carrefour des civilisations, sur la route des épices, entre Orient et Occident ? Hélas, sa période glorieuse est révolue. Simple colonie, elle végète désormais sous le joug de l’Empire romain.
Parmi ses habitants, Palmyre compte une jeune fille qui lui ressemble. Impatiente, belle, sensuelle, éprise de liberté, fière, révoltée. Bridée. Elle aussi a des origines légendaires. La reine Cléopâtre serait son ancêtre. Elle aussi a plusieurs noms, arabe, grec, juif, Bat-Zabbai, Al-Zaba, Zénobie, « femme à la longue chevelure », « vie de Zeus ». Elle aussi rêve de gloire. Elle aussi se trouve à un carrefour.
Demain, le jour de ses 13 ans, elle aura le droit de monter une chamelle de course. Et si cette cavalcade était le premier pas vers une immense libération, pour elle, pour les femmes, pour sa ville, pour son peuple ?
C’est par un matin d’hiver, il y a deux ans, après des heures de route à travers le désert de Syrie, que Marie Goudot a découvert les ruines de Palmyre et sa palmeraie surgie des sables. La magie des lieux et la légende de la jeune reine qui voulait secouer le joug de l’Occident pour bâtir son propre empire l’ont convaincue de faire une entorse, somme toute très cohérente, à sa passion pour la Grèce antique et ses splendides héroïnes, Hélène, Médée…







