Thème « forêt »
« J'ai six ans et demi, mon nom est Fifi, ou plutôt Jean, mais mon vrai nom, celui qu'on me donnait avant, c'est Fifi, et je suis seul au milieu d'une grande forêt avec mon cahier. Avant, c'était avant qu'on m'abandonne. »
Fifi est perdu, mais pas vraiment tout seul. Il raconte dans son cahier le goûter de Raphaël l'écureuil, la tarte aux vers de terre de Monsieur Le Hibou, et sa rencontre avec le chat sauvage, dont les yeux brillent dans l'obscurité.
Pierre n’a qu’une envie : se promener dans l’immense forêt, celle qui se trouve là, à quelques pas, juste derrière la clôture de la maison…
Seulement voilà, son grand-père lui a formellement interdit d’entrer dans ces bois, car il y rôde un loup féroce, « grand comme un ouragan et d’une effroyable voracité ». Il n’en fallait pas plus pour éveiller la curiosité du jeune garçon !
Alors un matin, au petit jour, Pierre désobéit. Il pénètre dans la forêt et y fait la rencontre d’une cane, d’un oiseau et d’un chat qui, tous les trois, sont catégoriques : le loup qui vit ici est une bête assoiffée de sang ! Ça ne semble pas impressionner Pierre pour autant… mais serait-il si sûr de lui s’il savait que, tapi dans l’ombre, le fauve les observe ?
Comme chaque été, Sylvie revient de passer un mois de vacances chez son grand-père, au coeur de la forêt des Landes. Elle est unique, cette forêt. Ce n'est pas une forêt vierge, ni une forêt de légende. Elle est toute jeune. C'est une construction humaine, un territoire gagné sur les anciens marécages. Elle a son histoire, une très belle histoire. Et cet été, grand-père va la raconter à Sylvie.
Vladimir Sergueïevitch préfère les pommes à la viande.
Dans la respectable famille des Noirs Seigneurs de l’Oural, on n’a jamais entendu parler d’un tel cas. Impossible d’être végétarien quand on est le fils de Sergueï Ivanovitch, le loup noir et féroce.
Pour prouver à son père qu’il peut lui aussi devenir un loup sanguinaire, Vladimir décide d’entreprendre une Quête Héroïque. Il veut semer la terreur sur son passage et partir à la recherche des mystérieux Brardbordgargs au nom imprononçable, dont il rapportera les peaux.
Escorté de son précepteur et de sa cousine, Vladimir se met en route. Dans son sac, il a emporté des pommes, de la salade, des carottes, du poivre, des allumettes, et un couteau pour couper les pommes. Il ne craint rien, ni personne.
Perchée dans les bras de son baobab, Adupa passe ses journées à écouter le chant de la jungle. Elle parle aux arbres. Elle est la fille de la forêt.
Cela fait sept ans qu’elle est arrivée au village indien des Mbayas, sur les bords de l’Orénoque, sept ans de séparation avec sa mère et de refuge contre la poitrine de la vieille Taoma, sept ans de moqueries. Adupa ne sert à rien, à part à recevoir les pierres lancées par les autres enfants du village. Pourtant, elle peut deviner les ombres des animaux et se laisser traverser par le vent. Elle est la fille de la forêt.
Adupa a vu ce que les autres ignorent encore. Le coeur de la jungle saigne depuis plusieurs semaines : le chemin de fer des Blancs détruit les arbres, les animaux, les Indiens, peut-être même le souffle du monde. Personne ne veut la croire. Personne, en dehors des babouins du baobab. Eux savent. C’est la guerre. Ils vont devoir agir. Adupa, la fille de la forêt, les attend.
Depuis une quarantaine d’années, Le Livre de la jungle est irrésistiblement associé dans nos mémoires à la frimousse du jeune Mowgli, aux soucoupes géantes des yeux du python Kaa, à l’ours Baloo qui se gratte le dos sur les troncs de cocotiers, bref à Walt Disney. On a perdu de vue, parfois, la sobriété et l’élégance du style de Kipling, oublié aussi que l’ouvrage est un recueil de courtes nouvelles, suivi d’un autre intitulé Le Second Livre de la jungle.
Cette édition réunit dans un seul volume les deux textes, en conservant seulement les nouvelles ayant trait au « petit d’homme » recueilli par les loups et que ses amis de la jungle indienne vont protéger des griffes du redoutable tigre Shere Kahn.
Kipling est longtemps resté le plus populaire des écrivains britanniques. Ce « génie qui ne se préoccupait pas de bien parler », selon la formule d’Oscar Wilde, fut aussi, en 1907, le plus jeune auteur à recevoir le Nobel de littérature.





