Thème « épouvante »
Dans le genre fantastique, l’irréel, surgi dans le quotidien, fait naître l’angoisse. Dans celui de l’épouvante, la frontière entre les deux mondes est si ténue que la mort la franchit. En lisant les quatorze nouvelles qui composent ce recueil, on voit intervenir des fantômes (chez Alexandre Dumas ou Selma Lagerlöf), des défunts revenus d’entre les morts (chez Maupassant ou Edith Wharton), des animaux et végétaux redoutables (chez Bram Stoker, Saki, Mildred Johnson), un portrait maléfique (Edgar Poe), une musique surnaturelle censée repousser l’au-delà (Lovecraft). Bref, partout rôde la Canarde. C’est alors la terreur qui s’empare des personnages… comme du lecteur.
« La maison du lac », de Charles Nodier ; « Le portrait ovale », d’Edgar Poe ; « Le chat, l’huissier et le squelette », d’Alexandre Dumas ; « La diligence fantôme », d’Amelia B. Edwards ; « Frritt-Flacc », de Jules Verne ; « Le tic », de Guy de Maupassant ; « La squaw », de Bram Stoker ; « Le violoniste », de Selma Lagerlöf ; « Sredni Vashtar », de Saki ; « La musique d’Erich Zann », de Lovecraft ; « Mademoiselle Mary Pask », d’Edith Wharton ; « Le papillon de la mort », de Maurice Renard ; « Le cactus », de Mildred Johnson
Si je vous dis que mon grand-père est magicien et que mes parents voyagent partout dans le monde, ça donne l’impression d’une famille géniale, non ? Mais non. D’abord parce que j’habite chez mes autres grands-parents, pas du tout amusants. Et surtout parce que je m’appelle Tim Ellento et que la malchance, dans ma famille, c’est une malédiction. Le genre de malchance qui fait que des choses très bizarres et pas franchement rassurantes vous tombent dessus.
Il y avait plus de 1500 concurrents, mais seulement huit places à bord du voilier le Bermuda. Lucille regrette d'être parmi les gagnants. Elle n'avait pas très envie de faire un stage de deux mois en pleine mer, elle se sent seule et elle n'est pas très douée pour la navigation.
Maintenant, il est trop tard. La terre est loin, deux accidents se sont déjà produits et on la surnomme Porte-poisse parce qu'elle était présente, pour ne pas dire responsable, à chaque fois. Lucille attire-t-elle les catastrophes ? Il est vrai que les passagers du Bermuda semblent victimes d'un mauvais sort. Un empoisonnement, une tempête de force 10, mais tout ça n'est rien comparé à ce qui les attend, à cette chose monstrueuse tapie dans les profondeurs.
« Poe a créé un genre à part, ne procédant que de lui-même, et dont il me paraît avoir emporté le secret ; on peut le dire chef de l’École de l’étrange ; il a reculé les limites de l’impossible ; il aura des imitateurs. Ceux-ci tenteront d’aller au-delà, d’exagérer sa manière ; mais plus d’un croira le surpasser, qui ne l’égalera même pas. […] S’ils ne sont pas fous, les personnages de Poe doivent évidemment le devenir pour avoir abusé de leur cerveau, comme d’autres abusent des liqueurs fortes ; ils poussent à leur dernière limite l’esprit de réflexion et de déduction ; ce sont les plus terribles analystes que je connaisse, et, partant d’un fait insignifiant, ils arrivent à la vérité absolue. »
Jules Verne, Edgar Poe et ses oeuvres
Dans ce volume : « La Chute de la Maison Usher », « Double assassinat dans la rue Morgue », « La Lettre volée », « Le Chat noir », « Le Coeur révélateur », « Le Puits et le Pendule » et « Le Masque de la mort rouge ».