Thème « antisémitisme »
« Papa a dit : - Ils arrêtent tous les Pouloutes.
Sa voix n'était pas du tout rassurante. Maman aurait dû pleurer, mais j'étais là, elle n'a pas pu. Être arrêté. C'est comme la montre de Papy quand elle s'arrête. Après, elle ne marche plus, le temps s'arrête. Être arrêté... On ne peut certainement plus marcher. On peut s'arrêter de vivre, je le sais. Pendant quelques jours, ils n'ont plus rien dit. »
Comme son héroïne, Nathalie Brisac a été marquée par une histoire de noms. Sa maman était une Dreyfus, cachée sous le nom de Dumas. Kakine Pouloute est pour cette maman partie depuis longtemps. Mais, au-delà de l'Histoire, c'est aussi un livre sur le mensonge, une quête d'identité.
Pepicek et Aninku doivent aller à la ville chercher du lait pour leur maman malade. Mais les deux enfants n'ont pas un sou ; ils n'ont que leur seau vide. Comment faire pour gagner de l'argent quand on est un petit enfant ? Sur la grand-place, un horrible bonhomme chante une affreuse chanson en s'accompagnant à l'orgue de Barbarie. C'est Brundibar. Tous les adultes autour de lui applaudissent et lancent des pièces. Chantons, nous aussi, se disent Aninku et Pepicek, nous serons bientôt assez riches pour acheter du lait. Mais Brundibar n'est pas d'accord. Et Brundibar est un tyran. Il ne suffit pas d'être deux pour s'attaquer à un mal si grand. L'affreux bonhomme les gronde, puis les chasse. Pepicek et Aninku se réfugient dans une ruelle sombre. Ils n'ont plus d'espoir. Quand soudain, un oiseau qui parle et un chat, tout aussi bavard, leur expliquent qu'ils doivent demander de l'aide. Tous les écoliers répondent à l'appel et, ensemble, chantent une berceuse pour les passants. La chanson est si douce que tout le monde donne de l'argent. Tout le monde sauf Brundibar, évidemment ! À BAS BRUNDIBAR !
Cet album marquant est adapté d'un opéra écrit dans le ghetto de Terezin.
Drame, secrets de famille et un espion du KGB dans sa propre cuisine ! Comment Evgueni pourra-t-il réaliser le rêve de ses parents de faire de lui un héros national ? Il n’est pas un athlète vedette ni un danseur de ballet légendaire. Dans le minuscule appartement qu’il partage avec sa mère obsédée par Baryshnikov, son père féru de poésie, sa grand-mère continuellement outragée et son frère au talent sûr, Evgueni n’a que son petit crayon, le dessous d’une table massive et les gribouillis qui pourraient tout changer.
Lieneke avait six ans quand la Seconde Guerre mondiale a éclaté en Hollande. Cette fillette juive a dû se cacher, changer d’identité et être séparée de sa famille pour survivre. Afin de rassurer sa petite Lieneke, son papa lui a envoyé neuf ravissants carnets illustrés et calligraphiés. Ils auraient dû être détruits mais ont été miraculeusement conservés : les voici réunis dans leur présentation d’origine.
L’histoire de Lieneke est vraie, ses carnets ont existé et les originaux sont conservés en Israël. Agnès Desarthe a découvert leur existence lors d’un séminaire organisé dans ce pays au sein du kibboutz qui abrite le musée du Ghetto de Varsovie :
« L’organisatrice, qui savait que j’écrivais des livres pour enfants, me les a montrés et m’a demandé si je pensais qu’on pourrait en faire un livre.»
« J'ai compris que j'étais vieux le jour où je me suis retrouvé dans la vitrine d'un antiquaire. J'ai été fabriqué en Allemagne. Mes tout premiers souvenirs sont assez douloureux. J'étais dans un atelier et l'on me cousait les bras et les jambes pour m'assembler... »
Un jour de 1979, comme d'autres parents, Eva Erben monte la garde à l'entrée de l'école de son fils après la vague d'attentats qui vient de prendre pour cible des établissements scolaires d'Israël. L'institutrice lui demande de venir raconter à la classe ses souvenirs de petite fille juive des années trente, ses souvenirs de Tchécoslovaquie, son pays envahi par les nazis le 15 mars 1939, ses souvenirs de déportée, ses souvenirs de survivante, d'oubliée du destin. Pour que les enfants sachent, pour répondre à leur attente, mais aussi afin de mettre au point pour elle-même son histoire, ses éclairs et ses zones d'ombre, Eva se lance dans un récit bouleversant. La vie d'avant la guerre, Prague la magnifique, la nature exubérante, un papa chimiste qui sort ébouriffé de son laboratoire... Puis l'invasion allemande, le trou noir, les lois anti-juives, le long voyage en train, un numéro à la place du nom, le ghetto « modèle » de Theresienstadt où sont rassemblés tous les artistes et savant juifs, l'école clandestine au camp de travail où Eva entend parler de Shakespeare pour la première fois entre les rangs d'épinards...