Thème « amour »
La Bête humaine réunit tous les ingrédients du polar : un meurtre (voire plusieurs), du sang, de la violence, une femme fatale, du suspense, des scènes chocs, une enquête avec arrière-plans politiques, notables véreux et magistrats carriéristes… et, bien sûr, au moins un assassin. Nul d’entre ces gredins ne se retiendra de tuer s’il y trouve son compte : l’un le fera par jalousie, l’autre par brutalité, le troisième par intérêt, un quatrième pour se venger ou simplement par bêtise, ou par calcul, ou pour l’argent.
Le seul (ou presque) à susciter l’indulgence est le criminel-né, le cheminot qu’affecte un besoin maladif de poignarder une femme. Ce malade trouvera-t-il, dans les délices d’un amour partagé, la force de vaincre la tare héréditaire qui pèse sur lui ? Mérite-t-il d’ailleurs d’échapper à son destin ? C’est toute la question que pose cet épisode très noir du cycle des Rougon-Macquart.
Un amoureux attend son amoureuse pour leur première soirée en tête à tête, le Réveillon. Un oncle, honte de la famille, reçoit son neveu pour le week-end. Une jeune fille apprend que ses parents sont des menteurs, une autre découvre le dernier amour de son grand-père défunt, une troisième s'habille de pudeur et de rêve au milieu d'adultes naturistes et cyniques... Ceci est un cocktail, un patchwork, un plat aux cinq parfums. Un objet littéraire non identifié. Un mouton à cinq pattes. Un recueil à dix mains. Bref, une cinquième saison. La cinquième saison n'est pas celle qui n'existe pas. C'est celle où tout est possible. Comme de réunir cinq univers littéraires. De donner à lire des nouvelles aux lecteurs adolescents, dans un pays où il paraît qu'ils n'aiment pas ça... Nous, nous savons que si.
Ce recueil contient les nouvelles suivantes :
Pas de printemps pour Charlie, d'Arnaud Cathrine
Un été Chez Vous, d'Agnès Desarthe
Une plage en novembre, d'Olivier Adam
Bonne année toi-même, de Jérôme Lambert
La reine a fait faire un bouquet, de Geneviève Brisac
Nous sommes en France, sous la Restauration : période historique de faible lueur, après les feux d’artifice de l’Empire. Privée d’héroïsme et de gloire militaire, une génération de garçons qui les avait rêvés se rabat sur la débauche ou sombre dans le chagrin. C’est le fameux « mal du siècle », dont souffre précisément Octave, le héros de cette Confession. Il faut dire que le jeune homme n’est pas très doué pour le bonheur. Mal remis d’une déconvenue sentimentale, il en garde une misogynie quasi maladive ; et ce défaut, amplifié par son idéalisme, le rend presque invivable. Transposée de la liaison tumultueuse que vécut Alfred de Musset avec George Sand, la passion d’Octave de T*** pour la jolie Brigitte Pierson mènera les deux amants au drame et jusqu’au risque de mourir d’amour. « Les plus désespérés sont les chants les plus beaux », proclama Musset dans l’un de ses poèmes. Ce livre nous le confirme, en prose, avec l’éclat du génie.
Ils ne sont plus que trois. Petit, le minot, Grand, avec sa jambe blessée, et la jument, Captain Wynn. Ils ont réussi à fuir quand La Vipère à la Winchester a tiré sur le vieux Fillmore et mis le feu à la grange. Tous les autres gosses du refuge sont morts dans l'incendie. Tous ? Petit et Grand savent ce qu'ils ont à faire. Foncer vers l'Ouest et trouver la Veuve Edmée, la patronne de saloon qui pourra les aider à identifier La Vipère. Ils avancent, liés par une force immense, portés par la rage et la soif de vengeance.
Six adolescents prennent possession d’une friche industrielle pour pouvoir se retrouver entre eux. Arol rêve d’y faire pousser des fleurs et déclare son amour à Emma, la rebelle ; Sammy, entre deux livraisons de pizzas, passe y faire un tour.
Le jour où Emma fait des vidéos de la Friche, le conseiller municipal prend les choses très au sérieux ; ces adolescents deviennent dangereux, les journalistes s’en mêlent. Vite, il faut organiser quelque chose, n’importe quoi, pour séduire cette jeunesse désoeuvrée, sinon ça va mal finir.
Cette oeuvre vient clore le cycle qui s’ouvre avec Le Roman de Merlin et se prolonge avec La Quête du Graal, au cours de laquelle se sont illustrés les chevaliers de la Table Ronde. Avec le temps, l’esprit chevaleresque et la solidarité ont fait place aux rivalités et aux jalousies : Arthur apprend par une dénonciation la liaison de Guenièvre et Lancelot. Sauvée par son amant, la reine échappe au bûcher, mais Lancelot tue au passage les frères de Gauvain, son ami de toujours, qui le poursuit désormais de sa haine. Trahi par la reine, trahi par son champion, Arthur l’est aussi par Mordred, à qui il a imprudemment
confié son royaume…
Le jour où Alma a embrassé Robin pour la première fois devant le lycée, après huit semaines de patience, de faux espoirs, de SMS, et près de vingt-six nuits passées à dormir le téléphone contre l’oreille au risque de griller ses neurones déjà bien endommagés par le coup de foudre, ce jour-là , elle a perdu sa meilleure amie.
Comment aurait-elle pu deviner que, en venant partager avec Jade son bonheur tout neuf, cette dernière lui annoncerait que tout était fini entre elles ? Et pour quelle raison ? L’ennui ! Jade s’est lassée d’Alma qu’elle trouve trop gamine, égoïste et superficielle. Certes, contrairement à son amie Jade, Alma ne s’est jamais souciée des sans-papiers ni des SDF ; elle ne milite dans aucune association et n’a jamais pris la peine de lire un seul article sur la guerre en Syrie. Mais est-ce une raison pour la chasser comme une malpropre ? Il y a autre chose. Forcément.
Marseille, cité de la Myrte. Le Réseau est partout ici : la Vador, l'un des plus gros trafiquants de la ville, a installé un point de deal au pied de la tour M. Dans l'immeuble, une famille sur deux vit du trafic et tout le monde en profite. Tout le monde, sauf Sofia. Elle ne veut rien savoir de la Vador. Tout ce qui compte pour elle, c'est de pouvoir étudier dans son lycée du centre-ville. Mais le Réseau ne se laisse pas oublier si facilement. Il la rattrape quand elle rencontre Croco. Il a dix-sept ans, il est beau, sensible et il a décidé d'arrêter de dealer… Seulement… jamais le Réseau n'a laissé partir l'un des siens. Jamais !
Dans un cimetière, à la fin de l'hiver, deux fantômes surgissent. Elle s'appelle Montaigue, c'est la mère de Roméo. Lui s'appelle Capulet, c'est le père de Juliette. Encore une fois, ils doivent raconter, pour que le monde se souvienne, l'histoire de leurs enfants, pas toute l'histoire, ce serait trop long, ils sont trop vieux mais la petite, où ils diront l'essentiel. Au début, c'est difficile d'oublier la haine. Alors Capulet la raconte, cette haine absurde qui opposait leurs familles, les bagarres incessantes, la division de Vérone en deux camps ennemis : ceux qui soutenaient les Capulet, ceux qui soutenaient les Montaigue. Il mime tous les personnages, Tybaldo son neveu qui essaie de résister aux provocations de Mercuzio, l'ami de Roméo, la ville entière devenue champ de bataille malgré les interdictions du prince. Ils se souviennent de la jeunesse de Roméo, de la beauté de Juliette, de l'enfance de leurs deux enfants. Ils racontent la première rencontre au fameux bal donné en l'honneur de Juliette, un bal masqué où les Montaigue ne sont pas invités. Mais Mercuzio et Roméo s'y rendent déguisés. Et Roméo est ébloui par Juliette et Juliette sait que son coeur appartient à Roméo. Ils revivent cette scène du balcon où Roméo dit son amour à celle qu'il aime jusqu'à risquer sa vie. Ils disent cette passion impossible parce qu'ils l'ont interdite. Capulet oblige Juliette à en épouser un autre, il ne comprend pas la tristesse de sa fille, Montaigue souffre, Roméo son fils ne lui parle plus. Ils font défiler les scènes de haine implacable, la mort de Mercuzio, celle de Tybaldo, puis celle de Juliette et de Roméo. Lorsque l'histoire est finie, ils sont complices dans leur douleur, ils sont réconciliés.
A l'ombre du mur, dans le cimetière de Charleroi, repose Ferdinand, l'oncle de Stéphanie. Mais quatre jeunes hommes ont décidé de répandre un parfum de poison sur ce sommeil: ils ont violé la sépulture de l'once Ferdinand. Dans la famille de Stéphanie chacun fait face comme il peut. Le père ressort de vieux papiers, des textes écrits par son frère, "Ten Kobalt", une pièce de théâtre que Stéphanie devrait jouer au lycée. Laurent, le frre, shoote plus fort dans son ballon de foot pour battre l'équipe de Liège. La mère est attentive et inquiète. Elle crie très fort pour se défouler dans les gradins du stade. Et Stéphanie monte sur scène. Elle jouera Marie-Madeleine dans "Barabbas" de Ghelderode. Barrabas, c'est Rodrigue. Il la réchauffe quand elle a froid et il ne pose pas de questions. Comme son oncle qui photographiait les nuages, Stéphanie scrute le ciel à la recherche de sa vérité. Elle glisse dans la ville endormie pour réveiller les secrets de Ferdinand. Rodrigue l'accompagne et la réconforte. Il s'approche d'elle en lui racontant de belles histoires. Mais il se pourrait qu'une autre histoire, plus terrible, les sépare.
La vie les avait séparées. La vie normale, qui fait qu'une fille de vingt ans quitte la maison pour trouver un travail, aimer un amoureux, sortir avec ses amis, alors que sa sœur de quinze étudie encore au collège.
La mort de leurs parents, il y a neuf mois, sur une route de campagne, les a rapprochées. Le juge des tutelles a confié la garde de Mado à Patty. Depuis elles forment une paire improbable, deux filles aussi différentes qu'une tortue et un babouin. Une grande fêtarde, exubérante et généreuse et une petite réservée, anxieuse et sérieuse, qui s'adorent.
Mais ce qui va vraiment faire d'elles des sœurs, de sang, de sang d'encre, de lait, de rires et de larmes, c'est la vie. Une toute petite vie. La vie du bébé que Patty attend en cachette. Si le juge des tutelles apprend la nouvelle, c'est terminé : la DDASS s'en mêle, Mado part dans un foyer. Et ça, il n'en est pas question. Alors, puisque l'enfant doit naître mi-septembre, Patty et Mado décident de ne rien changer au programme de l'été : le mois d'août en Ardèche, dans la maison coupée du monde laissée par leurs parents. Le problème, c'est que Patty s'est trompée sur le terme de sa grossesse. À moins qu'elle n'ait un peu menti...
Ce matin-là , dans la cour du collège, Sidonie s’apprête à faire quelque chose de dangereux, d’irréparable peut-être. De ces choses que l’on fait quand on perd la tête et que l’on veut à tout prix échapper à soi-même. Sidonie est une jeune fille qui normalement n’a peur de rien, qui porte des chaussures rouges, n’aime que la musique classique, ne s’intéresse à personne et a toujours pensé que sa vie ne commencerait que lorsqu’elle aurait quitté l’affreuse petite ville où elle est née. Mais ce matin-là , dans la cour, la vie a le rythme obsédant d’un blues, le parfum d’une amitié fulgurante, l’évidence d’une histoire d’amour si forte, si parfaite que Sidonie n’aurait jamais pu l’imaginer. Et elle a le visage de Rebecca.
En pleine Révolution française, aux jours sombres de la Terreur, Marie-Antoinette, reine déchue et emprisonnée, attend de passer en jugement et, sans doute, de monter à son tour à l’échafaud : c’est le sort qu’a subi son mari, Louis XVI, au début de l’année 1793. La reine garde néanmoins des partisans qui s’efforcent de la sauver. Parmi eux, l’audacieux Maison-Rouge, aristocrate rentré clandestinement de l’émigration, multiplie les tentatives auxquelles se trouvent mêlés deux révolutionnaires convaincus, en qui les idées neuves n’ont pas aboli le vieux fonds de sentiments chevaleresques. Il faut toute la gaieté communicative d’Alexandre Dumas et toute la magie propre au roman historique pour nous faire envisager la réussite d’une évasion. Jusqu’à la dernière page, nous voulons croire que la jolie souveraine échappera au supplice, que le bourreau Sanson se lassera de couper les têtes, que la douce Geneviève pourra vieillir heureuse auprès de son beau Maurice et que le sublime ami Lorin s’obstinera longtemps encore à converser en vers…
Considéré comme le « Roméo et Juliette français », Le Cid est aussi la plus « cornélienne » des pièces de Corneille, puisque le héros tragique y est confronté au très fameux « dilemme cornélien ». Il doit en effet choisir entre deux positions également légitimes... et également condamnables : « Il faut venger un père, ou perdre une maîtresse », déplore Rodrigue, montrant ainsi que c'est avec lui-même, plus encore qu'avec la société de son temps, qu'il entre en conflit. Pourtant, à travers le destin individuel d'un homme se joue un bouleversement historique fondamental : le monde féodal, animé par une logique de clans, bascule vers un monde nouveau, un monde « moderne » où instincts et sentiments doivent être maîtrisés. Pièce où l'honneur se heurte à l'amour et le devoir à la passion, "Le Cid" mêle les effets comiques au sublime et au pathétique, ce qui entraînera l'une des plus virulentes querelles esthétiques de l'âge classique. Vouée dès sa création à un succès jamais démenti, l'oeuvre est présentée ici dans une version abrégée qui offre la possibilité de la jouer en classe.
Simon Peretti, quinze ans et demi, photographe de nuages, amateur de hard métal, d’Erik Satie et d’Eminem, a des centaines d’amis sur Facebook depuis qu’il est devenu le type le plus populaire du lycée. Celui qui a réussi à conquérir la fille la plus mystérieuse du quartier, une terreur, une légende. Nul doute, on les a vus, on les a pris en photo.
Ils veulent tous la connaître, réclament à Simon leur dose d’images et de commentaires. Surtout Léonard et Nessim. Ne se connaissent-ils pas depuis toujours, ne sont-ils pas frères ? Simon refuse d’en dire davantage, protège une histoire qui n’appartient qu’à lui et à la fille qu’il vient de rencontrer. Bientôt, il parlera à ses amis d’enfance, mais pas maintenant.
Pourtant, il suffit d’un week-end pour que le monde de Simon Peretti s’effondre. Pour qu’il assiste, impuissant, à son lynchage numérique. Pire, Léonard et Nessim ne font rien pour arrêter ce carnage.
Comment en sont-ils arrivés là tous les trois et justement ce lundi où il s’apprêtait à leur présenter la fille qu’il aime le plus au monde ?
Rue de la Tour à Paris, une fenêtre éclairée sous les toits. Derrière cette fenêtre, un homme écrit un éditorial pour le journal L’Humanité. Il s’appelle Jean Jaurès. Ses écrits, ses prises de position, son désir profond de changer le monde l’ont mis en danger d’être assassiné. Le peuple de Paris a juré de le protéger. Ils sont jeunes ou vieux, ils s’appellent Suzanne, Lucien, Mallavec, Paul.
En cette fin du mois de juillet 1914, ce peuple-là ne veut pas de la guerre, et personne n’y croit vraiment. Paul a 15 ans, et son esprit est dévoré par l’amour fou qu’il éprouve pour Madeleine, une jeune fille de la bourgeoisie à qui il n’est pas censé adresser la parole.
Ce soir-là , rue de la Tour, en gravissant les marches qui mènent à la chambre de Jaurès, Paul ignore que cet homme va non seulement lui accorder sa confiance, mais devenir le confident de son secret, et lui donner la force de changer son destin.















