Après la mort de sa mère, Sterling fut élevé par un père assez insouciant et plutôt permissif qui exerçait avec des bonheurs variés des professions multiples. Sterling North dépeint son père dans le seul récit autobiographique qu'il ait jamais écrit, "Rascal". Deux événements d'importance bouleversèrent la vie de Sterling : il fut simutanément frappé par la polio et par...l'amour. Sterling eut raison de ne pas croire qu'il ne marcherait plus jamais, comme on le prétendait, et c'est sur des béquilles qu'il rencontra et séduisit le plus grand amour de sa vie, Gladys Buchanan. Devenu étudiant, Sterling North se livra à des activités diverses pour payer ses études : il peignait des voitures et écrivait des poèmes qui paraissaient dans des magazines nationaux. Il s'occupait d'un théâtre et éditait une revue littéraire à la fac où il écrivait également des pièces satiriques et des chansons qui alimentaient les comédies musicales montées par les étudiants en licence. Ce fut le début de la gloire. L'une de ses chansons fut reprise dans le monde entier, Sterling collabora à de nombreuses revues fort distinguées et obtint quelques prix littéraires, notamment celui du "Jeune Poète" dès l'âge de dix-neuf ans. Mais c'est "Rascal", et le formidable succès qui accueillit sa publication, qui bouleversa véritablement la vie de Sterling North. "Rascal est devenu un classique de la littarature américaine, et l'histoire du jeune garçon et de son raton laveur apprivoisé séduisit les jeunes comme les plus vieux par l'évocation d'une époque plus clémente, un temps où existaient encore des forêts vierges et où l'on pouvait encore découvrir des merveilles... Encensé par la critique qui n'a pas tari de superlatifs élogieux, "Rascal" reçut une bonne dizaine de prix littéraires, il fut repris dans de multiples éditions, adapté par Walt Disney et vendu à plus d'un million d'exemplaires. Sterling North reçut des lettres de lecteurs provenant des quatre coins du monde. Avant le décès de Sterling en 1979, lui et Gladys habitaient une jolie maison dont ils avaient eux-mêmes dessiné les plans, une maison située à côté d'un lac, avec une cascade, à proximité d'un parc national. Ils y recevaient la visite des cerfs qu'ils nourrissaient lorsque l'hiver était rude, celle amicale des renards et bien entendu aussi des ratons laveurs, toujours prompts aux bouffonneries, comme Rascal...